Annoncé par le président Kaberuka, en janvier dernier, comme «prochain», le retour de la BAD à Abidjan n’aura pas lieu avant deux à trois ans. Durant lesquels la banque va rénover son siège historique dans la capitale ivoirienne.
Huit ans après y avoir installé ses quartiers, la Banque africaine de développement (BAD) s’apprête à quitter la Tunisie pour la Côte d’Ivoire. Certes, il était depuis longtemps clair que cette institution n’allait pas rester indéfiniment à Tunis; au moins pour deux raisons. D’abord, parce que les principaux actionnaires de cette institution –les Etats-Unis en tête- estiment que c’est en Afrique sub-saharienne qu’elle doit naturellement être basée. Ensuite, pour la simple et bonne raison que les autorités tunisiennes n’ont rien fait, sous Ben Ali, pour que la BAD décide de rester définitivement à Tunis.
Depuis janvier dernier, en particulier, on sait que l’inéluctable est aujourd’hui –relativement- proche. Car, à l’occasion de la présentation de ses vœux pour la nouvelle année, Donald Kaberuka, président de la BAD, avait annoncé le «retour prochain» de l’organisation qu’il préside dans la capitale ivoirienne, Abidjan. Et si le patron de cette institution africaine a lâché cette petite phrase qui a rapidement fait le tour du monde, c’est parce qu’il avait réussi, fin novembre 2011, lors de sa visite en Côte d’Ivoire, à conclure avec son gouvernement un accord de siège révisé par lequel ce dernier avait satisfait les demandes de la Banque, notamment en ce qui concerne l’attribution du terrain sur lequel est érigé son siège abidjanais.
Mais s’il est définitivement acquis, le départ de la BAD de Tunis ne va pas se faire très bientôt, comme ont pu le conclure certains en se basant sur les propos de M. Kaberuka. Certes, certains médias ivoiriens ont déjà laissé entendre que les fonctionnaires de la BAD «déposeront leurs valises sur les bords de la lagune Ebrié, au moins avant la fin du deuxième trimestre de la prochaine année». Plutôt que de mois, ce transfert est l’affaire de quelques années. Car le siège historique de la banque a besoin d’être rénové et pas un peu.
En effet, ce chantier dont l’appel d’offres a été lancé en janvier dernier devrait coûter plusieurs dizaines de millions de dollars et durer près de deux ans. A supposer que le chantier n’enregistre pas de retard, la réalisation de la seule composante “Gros OEuvre-Etanchéité-Cloisons-VRD“ devrait durer 16,5 mois à partir de son démarrage –en principe en avril prochain. Auparavant, la BAD devra avoir sélectionné les entreprises chargées d’exécuter ce chantier –et qui devront avoir remis leurs offres au plus tard le 6 mars 2012 à 15 heures. Un groupement tunisien –composé de SCET Tunisie/ICI-CI/Wassim Ben Mahmoud/Lotfi Rebai- a réalisé les études architecturales et techniques.
Puis, une fois le chantier terminé, les fonctionnaires de la Banque africaine de développement auront –comme c’est de coutume au sein de l’institution- une année pour prendre leurs dispositions en vue du déménagement à Abidjan.
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