PSA Peugeot Citroën, à la peine, cherche un allié

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ën Philippe Varin le 15 février 2012 à Paris (Photo : Eric Piermont)

[22/02/2012 09:21:17] PARIS (AFP) Le constructeur automobile français PSA Peugeot Citroën, à la peine, cherche à se rapprocher d’un autre constructeur et a entamé des discussions avec le géant américain General Motors.

Le ministre du Travail Xavier Bertrand a fait savoir mercredi que le président du directoire de PSA Peugeot Citroën l’avait informé la veille “de ces discussions pour un partenariat stratégique”. Interrogé sur Europe 1, il a refusé de dire quelle forme pourrait prendre ce rapprochement.

L’Etat français n’est pas actionnaire du groupe.

Selon le site internet Latribune.fr, “les discussions entre les deux groupes entamées il y a plusieurs mois sont entrées dans leur phase finale” et ils pourraient profiter du salon automobile de Genève, début mars, pour officialiser leur alliance.

Pour le Financial Times en revanche, les négociations en cours portent plus sur une coopération entre le français et la branche européenne de GM, Opel/Vauxhall, pour développer conjointement des moteurs, des systèmes de transmission et des véhicules qui seraient vendus sous leurs marques respectives.

Elles n’impliqueraient pas en revanche d’échanges de participations, selon les sources citées par le FT.

PSA a confirmé dans la nuit de mardi à mercredi mener des discussions pour un éventuel rapprochement avec un autre constructeur, mais sans donner de noms.

“Dans le cadre de sa stratégie de globalisation et d’amélioration de sa performance, PSA Peugeot Citroën examine des projets de coopérations et d’alliances”, a-t-il dit dans un communiqué laconique. “Des discussions sont en cours et il n’y a aucune certitude qu’elles aboutissent”, est-il encore précisé.

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à Détroit (Photo : Bill Pugliano)

General Motors, de son côté, a refusé de confirmer l’existence de pourparlers avec le français: “GM discute régulièrement avec d’autres (constructeurs) dans le secteur mais n’a pas de commentaire (à faire) sur cette information précise”, a indiqué un porte-parole.

L’américain cherche une solution pour ses activités européennes, déficitaires. Sa direction a entamé des discussions avec les syndicats en Europe pour réduire les coûts.

PSA, de son côté, s’était déjà dit en janvier ouvert à un mariage, mais le prétendant évoqué alors par la presse italienne était le constructeur italo-américain Fiat-Chrysler.

“Pour l’instant, il n’y a pas d’alliance en cours”, avait alors juré Frédéric Saint-Geours, nouveau directeur des marques du groupe français.

Pour lui, les conditions d’une alliance n’étaient en effet pas remplies et la priorité du numéro un français et numéro deux européen (loin derrière Volkswagen) étaient plus à tenter de redresser ses ventes et ses résultats.

PSA a écoulé en effet 1,5% de véhicules en moins dans le monde l’an dernier, à 3,5 millions d’unités. Son bénéfice net a été divisé par deux à 588 millions d’euros, une mauvaise performance due à la faiblesse de sa branche automobile qui elle, a plongé dans le rouge.

Du coup, le groupe doit se serrer la ceinture et repousser certains projets jugés non stratégiques, comme celui d’implantation en Inde, alors même qu’il veut se renforcer à l’international.

Le français coopère déjà avec nombre de ses concurrents: avec l’allemand BMW pour les moteurs essence, l’italien Fiat et le turc Tofas pour les utilitaires légers, l’américain Ford pour les moteurs diesel, le japonais Mitsubishi pour les SUV et les véhicules électriques, le japonais Toyota pour les petites voitures et le français Renault pour les moteurs et les organes mécaniques.

Mais le groupe semble de plus en plus isolé face aux mastodontes du secteur, qu’ils se développent seuls comme GM, Toyota ou VW ou par des mariages comme Fiat-Chrysler ou Renault-Nissan.

Il y a deux ans, PSA avait tenté de s’allier au japonais Mitsubishi mais l’opération avait échoué. Le projet avait été enterré en mars 2010. La presse avait alors fait état d’une certaine réticence de la famille Peugeot, détentrice de 30,3% du capital et 45,74% des droits de vote.

A la Bourse de Paris, l’action s’envolait de 9,45% à 15,75 euros dans un marché en repli de 0,14% peu avant 09H50 (08H50 GMT).