Les ministres des Finances du G20 à Mexico pour un point sur la crise

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éricaine Hillary Rodham Clinton (en vert), la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton (à sa droite), et la ministre des Affaires étrangères de Mexico Patricia Espinosa (à sa gauche), au G20 des minitres de Affaires étrangères à Los Cabos, Mexico le 20 février 2012 (Photo : Fernando Castillo)

[25/02/2012 10:29:41] MEXICO (AFP) Les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales du G20 se retrouvent samedi et dimanche à Mexico pour faire le point sur la crise de la dette, moins d’une semaine après la conclusion des négociations européennes sur le sauvetage de la Grèce.

Grâce à la baisse de tension suscitée par cet accord, les grands argentiers des principaux pays développés et émergents, représentant 85% du PIB mondial, pourront se pencher de manière plus sereine sur les dossiers en suspens: réformes structurelles et fiscales pour corriger les déséquilibres ayant mené à la crise, conditions d’une reprise de la croissance, pare-feu à mettre en place pour éviter la contagion.

Pour les Etats-Unis “la récupération est encore fragile, vulnérable aux chocs, et le G20 doit rester actif et vigilant face aux risques possibles”, a déclaré mercredi Lael Brainard, sous-secrétaire américaine au Trésor.

Pour elle “la crise de la zone euro reste le principal risque pour la croissance mondiale, et bien sûr, de notre récupération intérieure”.

“A Mexico, nous allons discuter avec nos partenaires du G20 de la mise en place des engagements concrets pris dans le plan d’action par les pays membres en vue de réaliser une croissance forte, durable et équilibrée”, a souligné Mme Brainard.

Les Européens espèrent que la réunion permettra d’avancer dans l’augmentation des ressources du FMI pour aider la zone euro à régler durablement la crise de la dette.

Pour montrer l’exemple, les Etats de la zone euro se sont déjà engagés en décembre à fournir 150 milliards d’euros (192 milliards de dollars) au FMI sous forme de prêts bilatéraux afin de le renflouer.

Ils espèrent en retour que les pays émergents, réservés jusqu’ici, accepteront aussi de participer à l’opération pour que le FMI ait les moyens suffisants de faire face à un risque de contagion de la crise en Europe.

Le renflouement du FMI “doit avoir une dimension mondiale”, a estimé récemment Amadeu Altafaj, porte-parole de la Commission européenne, en charge des questions économiques.

Le FMI attend en retour des gages de la part de la zone euro. Sa directrice générale Christine Lagarde fait pression sur elle afin qu’elle accepte d’accroître les ressources de son propre Fonds de secours (l’actuel FESF) pour les pays fragiles.

C’est aussi l’avis des Etats-Unis, pour qui “les ressources du FMI ne peuvent pas se substituer à un pare-feu européen fort et crédible”, selon Mme Brainard.

Le Mexique, président en exercice du G20, entend mettre l’accent sur une meilleure réglementation mondiale des banques et des organismes financiers. “C’est un thème important pour le Mexique”, a dit à l’AFP Miguel Messmacher, responsable de l’unité de planification économique du ministère des Finances.

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éricaine Hillary Rodham Clinton, le 20 février 2012 à Los Cabos, Mexico (Photo : Charles Dharapak)

“Nous avons eu notre crise de 1994-1995, mais après cela nous avons appris et nous avons renforcé de manière importante la supervision et la régulation de notre système bancaire de telle manière qu’il n’a pas été réellement affecté par la crise financière internationale”.

Parmi les autres thèmes que le Mexique veut mettre en avant figurent le marché des matières premières et de l’énergie, ainsi que la question de l’économie verte, a souligné M. Messmacher.

Peu de décisions sont attendues de la réunion de Mexico qui se présente comme préparatoire à une nouvelle réunion des ministres des Finances en avril et surtout au sommet du G20 à Los Cabos (nord-ouest du Mexique), en juin.