Avion de ligne (Photo : Pierre Verdy) |
[25/02/2012 14:17:25] TOULOUSE (AFP) La compagnie charter Air Méditerranée, qui va licencier 85 salariés, a proposé à une trentaine de ses pilotes et hôtesses basés en France d’être reclassés dans sa filiale en Grèce, avec un salaire réduit de 30% en moyenne, a-t-on appris samedi de source syndicale.
Le délégué SNPL (Syndicat national des pilotes de ligne) de la compagnie, Denis Roumier, dénonce ces mesures en affirmant que les salariés d’Air Méditerranée sont déjà les moins bien payés des compagnies françaises.
D’après lui, une hôtesse ou un steward gagnant le SMIC en France se voit proposer un salaire mensuel de 900 euros à Athènes et un commandant de bord payé 6.000 euros empocherait 3.700 euros en Grèce. Ces salariés continueraient cependant d’assurer les mêmes vols au départ de la France.
“On en arrive à des aberrations, dénonce Denis Roumier, un équipage grec a récemment assuré un Marseille-Bastia pour le compte d’Air Corsica, une ligne subventionnée par l’Etat”.
C’est la première compagnie française à délocaliser ainsi des avions dans un pays européen pour bénéficier d’une main d’oeuvre à bas coût, note le président du SNPL Yves Deshayes.
Fin 2011, la direction d’Air Méditerranée a annoncé le licenciement de 85 employés, en invoquant la nécessité de réduire ses coûts opérationnels pour faire face à la concurrence de compagnies d’Europe de l’est, qui tirent les prix vers le bas.
En revanche, la centaine d’emplois au siège administratif du Fauga, près de Toulouse, n’est pas concernée par les réductions d’effectifs.
La direction d’Air Méditerranée n’était pas joignable pour apporter des précisions.
Air Méditerranée, née en 1997, exploitait jusqu’ici une dizaine d’avions en France au départ de Roissy, Lyon, Nantes et Toulouse. La filiale grecque, Hermès Airlines, assure des rotations depuis 2011 avec un appareil, mais plusieurs autres appareils doivent passer en 2012 sous le contrôle de Hermès Airlines.
Air Méditerranée emploie jusqu’à 500 personnes en haute saison et travaille essentiellement pour les grands tours opérateurs français.
Les salariés devraient recevoir la semaine prochaine les premières lettres de licenciement, a dit M. Roumier.