En plein essor, le tourisme urbain fait les affaires des résidences

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à Paris le 13 novembre 2011 (Photo : Joel Saget)

[25/02/2012 18:37:27] PARIS (AFP) Le tourisme urbain en plein essor ces dernières années fait le bonheur des résidences hôtelières, qui poussent comme des champignons dans les grandes villes, attirant à la fois une clientèle de loisirs et celle d’affaires.

Adagio, Appart’City, Park & Suites, Citadines, Residhotel, Odalys, Séjours & Affaires… En dix ans, le marché des appart’hotels urbains en France a doublé.

Le leader du secteur est Adagio, une co-entreprise de l’hôtelier Accor et du groupe Pierre et Vacances, avec 90 résidences en France, Belgique, Suisse et Allemagne, déclinées en deux gammes, Adagio City Aparthotel (haute et moyenne gamme) et Adagio Access (plus économique).

En pleine expansion, Adagio a annoncé cette semaine son implantation prochaine au Brésil, en plus de la Grande-Bretagne et de la Russie prévues dès cette année.

Son concurrent, Appart City, lancé en 2006 et qui compte déjà 57 résidences, a lui dévoilé jeudi un ambitieux plan de développement, espèrant doubler d’ici 2015 son chiffre d’affaires (75 millions d’euros en 2011). Une trentaine d’ouvertures de résidences sont prévues d’ici fin 2014.

Les séjours de plus d’une semaine représentent 60% des recettes d’Appart City. Le groupe s’est surtout positionné sur la clientèle affaires mais “le profil est en train de changer”, indique son président, Pierre Vigna.

Les résidences urbaines, en effet, attirent les voyageurs d’affaires en mission comme les familles en escapade, des Français et des étrangers.

“Le tourisme urbain est un segment très dynamique, dont la croissance depuis cinq ans est bien plus importante que la croissance moyenne du tourisme national” en termes de nuitées, souligne Alexis Gardy, du cabinet Roland Berger.

Résidences urbaines Les premières résidences de tourisme sont apparues dans les années 1970 dans les stations de sports d’hiver, qu’elles étaient censées dynamiser. Elles ont essaimé dans les années 1980 en bord de mer, puis à la campagne.

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écembre 2011 (Photo : Yuri Kadobnov)

Les résidences urbaines sont l’émanation la plus récente de ce modèle, avec un marché qui croît d’environ 10% par an depuis plusieurs années. Ces résidences de ville représentent aujourd’hui près d’un quart des 1.900 résidences: réparties en France entre mer, montagne, campagne et ville, elles ont généré ensemble un chiffre d’affaires de 2,7 milliards d’euros en 2010.

Parmi les divers facteurs expliquant le succès croissant du modèle: l’attrait pour des surfaces plus spacieuses qu’à l’hôtel à confort équivalent, la forte croissance des courts séjours de loisirs – en vogue depuis les années 1980 et que les 35 heures, en allongeant les week-ends, ont dynamisé en France, ou encore la crise économique, qui pousse à optimiser les budgets de séjours, y compris pour les voyageurs d’affaires.

“Les résidences de tourisme en ville sont en général plus compétitives (que l’hôtel), car plus vous restez longtemps, moins vous payez. Et la présence d’une kitchenette permet de limiter les frais de restauration”, souligne Jean-François Ramé, PDG du site de réservation spécialisé Cityzen Booking.

La facture finale du séjour est en moyenne inférieure de 20 à 40% à celle d’un séjour avec hôtel et restaurant(s).

Sur Cityzen Booking, qui propose l’accès à l’essentiel de l’offre de résidences urbaines en France, “80% du trafic est généré par la clientèle loisir”, explique M. Ramé.

En termes d’occupation dans les résidences, “c’est du 50/50 entre affaires et loisirs à Paris, et du 70/30 en province”, souligne-t-il. Et un tiers des réservations sont faites pour une ou deux nuits.