Tunisie : Le Groupe Chimique au secours des régions pauvres

gct-27021212-1.jpgVéritable bras industriel et financier de l’Etat, avec un chiffre d’affaires de 2,7 milliards de dinars en 2011, le Groupe Chimique Tunisien (GCT) a toujours été un acteur clef de la vie économique de la Tunisie. Son président-directeur général, Kais Daly, veut qu’il le soit davantage, dans le nouveau contexte –difficile- du pays.

Joignant l’action à la conviction, ce polytechnicien –l’un des derniers, voire le dernier, à travailler dans le secteur public-, a initié des investissements importants dans les principaux foyers de pauvreté, donc de tension sociale postrévolution, afin d’y créer des emplois et contribuer ainsi à réduire le chômage qui y fait des ravages.

Dernière initiative en date, le GCT a créé une entreprise –la Société d’Etudes et d’Exploitation du Phosphate de Sra Ouertane, dotée d’un capital de 10 millions de dinars- en vue, comme son nom l’indique, d’exploiter le gisement de phosphate de cette localité du gouvernorat du Kef. L’exploitation de ce gisement, dont on estime les réserves à 20 milliards de tonnes, devrait permettre de créer près de 2.000 emplois.

Pour initier ce projet –qui avait failli devenir une version tunisienne de l’Arlésienne, dont on entend parler mais qu’on ne voit pas-, le p-dg du Groupe Chimique a en fait repris un dossier qu’il connaît sur les bouts du doigt, puisqu’il a eu à s’en occuper en tant que membre du cabinet de Afif Chelbi, ancien ministre de l’Industrie, qu’il avait intégré en 2006 après son limogeage de l’Entreprise Tunisienne des Activités Pétrolières (ETAP), pour cause d’accrochage avec l’ambassadeur britannique à Tunis.

En 2008, il était question de mettre l’exploitation de ce gisement en concession. Mais l’appel d’offres international lancé à l’époque n’avait pas été concrétisé malgré l’intérêt manifesté pour ce projet par sept entreprises, dont le brésilien Compania Vale do Rio Dolce et le groupe national d’ingénierie chimique de Chine (CNCEC).

Mais avant de penser au nord-ouest, l’une des régions les plus pauvres du pays, le Groupe Chimique s’est occupé de celles –cinq au total (Moularès, Gabès, Redeyef, Metlaoui, et Mdhila)- où il opère déjà. Il y a créé des sociétés, dotées chacune d’un capital de 2 millions de dinars, ayant pour objet la réalisation de travaux visant à palier aux effets des activités industrielles du groupe sur l’environnement et donner ainsi rapidement du travail aux chômeurs.

De même, il lancé un appel d’offres pour recruter un cabinet qui devra évaluer le fonctionnement des SICAR et FCPR soutenus par le GCT et la CPG (Compagnie des phosphates de Gafsa) et recommander l’outil le plus approprié à la région de Gabès dans le cadre d’une politique de développement régional.

Mais le plus gros chantier reste à venir. En effet, le patron du GCT voudrait créer une banque régionale à Gafsa. Actuellement à l’étude à la Banque centrale de Tunisie, ce projet pourrait, une fois concrétisé, changer radicalement la donne dans cette région jusqu’ici oubliée.

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