évrier 2012 au Congrès mondial de la téléphonie mobile de Barcelone (Photo : Josep Lago) |
[27/02/2012 13:53:35] BARCELONE (Espagne) (AFP) Ni tout à fait une tablette, ni tout à fait un smartphone: au Congrès mondial de la téléphonie mobile de Barcelone, qui s’est ouvert lundi, plusieurs fabricants ont choisi de se glisser entre les deux, illustrant la frontière ténue entre ces appareils.
Dès dimanche, le sud-coréen LG a levé le voile sur son Optimus Vu. Produit hybride, il ressemble à un grand téléphone tactile… ou bien à une petite tablette. Il se situe sur ce nouveau segment des “tabletphones”.
“C’est un produit qui est entre les deux”, explique à l’AFP Daniel Hernandez, directeur marketing Europe de LG.
L’Optimus Vu, qui sera lancé en Europe fin 2012, a une épaisseur de 8,5 millimètres, quatre fois moins qu’une tablette classique selon LG, et présente un écran tactile de 5 pouces, beaucoup plus grand que la plupart des smartphones.
LG n’est pas le premier à exploiter ce créneau: son compatriote Samsung a lancé en octobre dernier le Galaxy Note, qui a ce même format intermédiaire.
“Il y a un marché à notre avis, car c’est un produit qui remplace à la fois la tablette et le smartphone”, estime Daniel Hernandez.
Avec des dimensions quasiment identiques à l’Optimus Vu, le Galaxy Note a en effet su se faire une place, avec plus d’un million d’exemplaires vendus en deux mois.
Mais certains analystes restent sceptiques, se rappelant l’infortune de Dell dans ce format, ayant dû abandonner son modèle Streak, qui voulait lui aussi exploiter ce filon.
“Nous ne croyons pas vraiment que ce format sera particulièrement populaire, parce que ce n’est ni l’un ni l’autre, c’est trop gros pour être un smartphone et trop petit pour être une vraie tablette”, estime Carolina Milanesi, de l’institut de recherche Gartner.
évrier 2012 au Congrès mondial de la téléphonie mobile de Barcelone (Photo : Lluis Gene) |
En revanche, “il y a clairement un lien fort entre ces deux marchés”, admet-elle: “dans la façon dont le consommateur l’utilise et en termes de système d’exploitation, c’est un seul marché, d’ailleurs une étude a montré que plus de 30% des applications utilisées sur mobiles et sur tablettes sont les mêmes”.
Le mobile et la tablette sont-ils donc appelés à être concurrents ou complémentaires?
“Aujourd’hui, il y a à peu près 5 milliards de téléphones mobiles dans le monde et un peu moins de 100 millions de tablettes”, rappelle David Gosen, directeur de la branche télécoms au cabinet Nielsen, qui note lui aussi que les deux produits partagent “le même type d’activités”: le mail, les recherches sur internet, les jeux, les réseaux sociaux…
Pourtant, “je ne vois pas les tablettes cannibaliser les smartphones”, confie Carolina Milanesi, même si “il peut y avoir une pression par les prix: peut-être que si je dépense 500 dollars sur une tablette, je ne vais pas avoir besoin du meilleur smartphone, ou du plus récent”.
Les tablettes se rapprochent aussi des prix des smartphones. “On va avoir un marché concurrent avec des tablettes enre 100 et 200 dollars, quand aujourd’hui on est plutôt sur un marché entre 500 et 700 dollars”, calqué sur le populaire iPad d’Apple, souligne Ariane Bucaille, analyste du cabinet Deloitte.
A défaut de choisir entre tablette et téléphone, le taïwanais Asus a lui décidé de coupler les deux, en dévoilant lundi le Padfone.
“Les frontières entre smartphones, ordinateurs portables et tablettes sont en train de s’effacer”, a affirmé à la presse le président d’Asus, Jonney Shih.
Le Padfone, qui sera lancé en avril, se présente comme une tablette classique, à la différence près qu’un téléphone mobile peut s’emboîter dans un compartiment spécial à l’arrière de l’écran.
Les deux appareils, vendus ensemble, partagent la même mémoire et la même carte SIM, ce qui permet de profiter sur grand écran des images et musiques du téléphone.