à la présidentielle François Hollande au Mans le 23 février 2012 (Photo : Patrick Kovarik) |
[27/02/2012 15:23:05] PARIS (AFP) Le candidat socialiste, François Hollande, a préconisé une taxe au niveau européen sur l’ensemble des transactions financières, y compris les produits dérivés, estimant que le projet du gouvernement souffrait d’un “grave manque d’ambition”.
“Je souhaite une action coordonnée au niveau européen pour imposer l’ensemble des transactions, y compris donc les produits dérivés. La proposition du Parti socialiste européen de fixer cette taxe à 0,05% devra servir de base aux discussions avec nos partenaires”, écrit François Hollande dans une contribution à Libération.
Pour le candidat socialiste, la taxe sur les transactions financières adoptée il y a dix jours par l’Assemblée nationale “souffre d’un grave manque d’ambition qui (la) privera de toute efficacité, tant pour lutter contre la spéculation que pour lever des recettes significatives”.
Le projet gouvernemental prévoit la création d’une taxe de 0,1% sur les échanges d’actions des sociétés dont la capitalisation boursière dépasse un milliard d’euros et dont le siège social est en France. Elle vise aussi, avec un taux dix fois moindre de 0,01%, certains produits ou opérations accusés de favoriser la spéculation.
François Hollande a proposé également trois “grandes directions” pour l’affectation de la “taxe européenne” qu’il propose.
Celle ci serait consacrée d’une part à la “solidarité européenne, par la lutte contre le surendettement des Etats”.
Elle serait consacrée ensuite, selon M. Hollande, à “la croissance européenne, par le financement de grands projets”.
La taxe servirait enfin au “financement international du développement et de la lutte contre le changement climatique”, poursuit le candidat socialiste.
François Hollande répond dans sa tribune à une lettre ouverte d’un collectif d’organisations non gouvernementales publiée le 13 février par Libération. Ces ONG lui demandaient un “engagement formel” en faveur d’une taxe “Robin des Bois” d’envergure affectée en partie au moins à l’aide au développement des pays pauvres et à la lutte contre le changement climatique.
Oxfam France, l’une de ces ONG, a déploré lundi l’absence de calendrier et précisions de la part du candidat socialiste. “Concernant l’affectation, aucun pourcentage pour chacune de +trois grandes directions+ n’est précisé, pas plus que le calendrier”, a affirmé l’organisation à l’AFP.
Oxfam a salué en revanche la promesse faite par François Hollande d’une “loi de programmation” pour faire en sorte que la France “se rapproche progressivement de l’objectif de consacrer 0,7% de son produit intérieur brut (PIB) à l’aide au développement”. Mais l’ONG lui demande “de s’engager fermement sur les 0,7% d’ici à 2015” et de ne pas s’en tenir à “une vague déclaration d’intention”.