Le développement et la promotion des fonds d’investissements islamiques constituent aujourd’hui un enjeu de taille. Ces actifs, qui se sont élevés à plus de 900 milliards de dollars dans le monde en 2011, incluent les investissements faits par de nombreux intervenants du marché en utilisant différents instruments. Cela se traduit notamment par une source de revenu potentiel pour l’industrie de la gestion islamique d’actif dont la Tunisie en a besoin.
D’où l’organisation, à Tunis, lundi 27 février 2012, du premier séminaire national sur l’économie islamique avec comme thème «Sukuk et fonds d’investissements islamiques», par l’Association Tunisienne de l’Economie Islamique (ASTECIS). Cet évènement a rassemblé plusieurs représentants du secteur financier tunisien, à l’instar des banquiers, des analystes financiers, des représentants des fonds d’investissements, …
«Selon les prévisions, les actifs investis en accord avec la Chariaâ atteindront plus d’un trillion de dollars dans les cinq prochaines années, et les fonds investis dans les Sukuk dépasseront les 130 milliards de dollars. Ils représentent donc un enjeu et un impact déterminants», a souligné Hamadi Jebali, chef du gouvernement tunisien, à l’ouverture du séminaire.
M. Jebali a rappellera également que le gouvernement actuel est en train de mettre en place un cadre législatif complet relatif à la finance islamique qui permettra d’organiser ce secteur au niveau des instruments et des produits. «Dans les cinq prochaines années, notre pays a besoin entre 35 et 40 milliards de dollars de financement étranger. Nous sommes convaincus qu’une mise en exergue d’une règlementation relative à la finance islamique permettra à la Tunisie de drainer davantage des fonds d’investissements étrangers colossaux», ajoute-t-il.
Pour sa part, Mokhtar Sallami, président du comité législatif de la Banque islamique de développement (BID) a indiqué que, malgré un environnement économico-financier mondial significativement affecté aujourd’hui, les fondamentaux de l’industrie des fonds islamiques restent solides. C’est donc la période idéale pour faire des choix stratégiques gagnants et, commente encore M. Sallami, pour que les acteurs du marché s’adaptent pour survivre aux changements prévisibles.