Les Salins du Midi mis en vente

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étendent sur plus de 10.000 ha. (Photo : Pascal Guyot)

[29/02/2012 10:41:36] PARIS (AFP) Les Salins du Midi, groupe historique du sel français qui détient notamment la marque La Baleine, ont été mis en vente par leurs propriétaires, rapportent Les Echos mercredi.

Les fonds d’investissement français Abénex et Chequers, entrés au capital en 2004, ont mandaté la banque d’affaires Lazard pour “amorcer le processus de vente” du groupe salinier, affirme le quotidien économique.

La rumeur était récurrente depuis plusieurs mois. En octobre, un représentant d’Abénex avait indiqué au magazine Challenges qu’un “processus de cession” serait lancé, sans être “imminent”.

“Il n’y a rien de nouveau sous le soleil”, a toutefois commenté une porte-parole de la direction du groupe à Paris, interrogée par l’AFP.

“Notre groupe appartient à trois fonds d’investissement français (Abénex, Chequers et Crédit Agricole, ndlr) qui nous avaient repris en LBO en 2004. Cela fait 8 ans déjà, c’était prévisible qu’ils souhaitent nous vendre, c’est la suite logique. La décision ne nous appartient pas, on reste dans l’opérationnel”, a-t-elle ajouté.

Vieux de 156 ans, les Salins emploient 1.500 personnes dans le monde, dont 150 sur son site emblématique d’Aigues-Mortes dans le Gard, et 500 ailleurs en France. Il est aussi présent en Italie, en Espagne, en Tunisie.

Numéro 4 du secteur en Europe par les capacités de production derrière l’allemand Esco (marque Cérébos), le néerlandais AkzoNobel et l’allemand Südsaltz, les Salins réalisent un chiffre d’affaires d’environ 300 millions d’euros, selon leur site internet. Selon les Echos, son résultat brut d’exploitation atteint 55 millions d’euros.

Le groupe, important propriétaire de terrains sur le littoral, produit des sels à des fins alimentaires, un marché en recul. Mais l’approvisionnement industriel, ainsi que le sel de déneigement routier fourni notamment aux collectivités locales, représentent le gros du chiffre d’affaires.

Les Salins souffrent d’une situation sociale dégradée en France, marquée par des baisses de production et des négociations en panne. Après son annulation en 2010 par le tribunal de Nîmes, la direction avait abandonné un plan social portant sur 144 postes en France, mais les syndicats restent inquiets.

“Nous n’étions pas au courant de la mise en vente effective mais on voyait bien ce qui se passait ces derniers temps”, a déclaré à l’AFP André Mézy, délégué CGT sur le site d’Aigues-Mortes. “Ils font des travaux sur le site comme on n’en a jamais vu depuis dix ans. Hier, on nous a annoncé en CE le déménagement d’une machine sur le site de Varangéville (Meurthe-et-Moselle, ndlr). Bref, on habille la mariée”, a-t-il ajouté.

En janvier, le président du Groupe Salins, Pierre Lévi, avait affirmé au quotidien La Provence “croire à l’avenir de l’industrie du sel” et vouloir “conquérir de nouveaux marchés”, grâce à la “Fleur de sel de Camargue” et à un projet de “muséum du sel” à Aigues-Mortes pour attirer les touristes.