Accusé de “flicage” de son personnel et de clients, Ikea France assure vouloir “faire toute la lumière”

photo_1330522814594-1-1.jpg
un magasin Ikea (Photo : Philippe Huguen)

[29/02/2012 13:42:17] PARIS (AFP) Le groupe d’ameublement Ikea France “souhaite faire toute la lumière” sur des pratiques de “flicage” de son personnel et de clients évoquées mercredi par le Canard Enchaîné et va “entreprendre des vérifications”, a annoncé mercredi à l’AFP son directeur de la communication.

“On souhaite faire toute la lumière sur cette situation. On a décidé d’entreprendre toutes les vérifications qui s’imposent pour savoir ce qu’il en est exactement”, a-t-il déclaré, en précisant que cette position n’équivaut pas à une reconnaissance des pratiques incriminées par l’hebdomadaire satirique.

“On désapprouve de façon claire et vigoureuse toutes ces pratiques illégales qui peuvent porter atteinte à des valeurs importantes” comme “le respect de la vie privée”, a-t-il ajouté.

Selon le Canard Enchaîné, la “direction risque” d’Ikea a passé un accord avec des enquêteurs privés lui fournissant des informations issues du fichier policier Stic, de celui des cartes grises ou des permis de conduire, concernant des salariés avant embauche, des syndicalistes, voire des clients en cas de différend commercial.

“D’anciens policiers, reconvertis dans la sécurité privée, peuvent être tentés d’utiliser leur réseau pour obtenir indûment des renseignements”, reconnaît-on de source policière, tout en précisant qu’il s’agit de “dérives marginales”.

Selon Le Canard Enchaîné, des salariés comptaient déposer plainte mercredi. Mais contacté par l’AFP, un de leurs avocats Me Yassine Yakouti, s’est refusé à dire combien allaient le faire, s’il l’avait déposée ni quand il comptait le faire. A la-mi journée, aucun dépôt de plainte n’avait pu être confirmé. “Nous n’avons pas reçu de plainte à ce jour”, a assuré Ikea.

Sans plus de détail, Me Yakouti a dit “souhaiter que la justice puisse enquêter sur ces soupçons latents de salariés confortés par l’article du Canard Enchaîné”.

A l’Intérieur, on dit attendre l’ouverture d’une enquête judiciaire pour envisager d’éventuelles suites disciplinaires. “Tant que nous n’avons pas les éléments, nos restons extrêmement prudents”, a commenté le porte-parole du ministère Pierre-Henry Brandet.

“Lorsqu’une ou des plaintes auront été déposées, l’enquête judiciaire devra déterminer si des fichiers comme celui du Stic, des immatriculations ou des permis de conduire ont été interrogés de manière illicite”, ajoute-t-on place Beauvau.

“Il y a une traçabilité dans la consultation de ces différents fichiers (numéro matricule, code personnel attribué aux seuls fonctionnaires habilités) qui permet d’avoir une vision très claire de qui consulte quoi”, a-t-on fait valoir.

Chaque année des sanctions, pouvant aller jusqu’à la révocation, sont prononcées contre des fonctionnaires, notamment des policiers, pour avoir indûment consulté ou fourni des renseignements puisés dans le Stic.