La chaîne allemande de droguerie Schlecker va supprimer près de 12.000 emplois

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ège de Schlecker à Ehingen, le 30 janvier 2012 (Photo : Daniel Roland)

[29/02/2012 19:04:31] BERLIN (AFP) La chaîne allemande de droguerie Schlecker, en dépôt de bilan depuis un mois, va supprimer près de 12.000 emplois en Allemagne, a annoncé mercredi son administrateur judiciaire.

Au terme de la restructuration prévue, Schlecker devrait compter encore “plus de 13.500 emplois en Allemagne” et “environ 3.000 points de vente”.

Au moment du dépôt de bilan il y a un mois, cette société jusqu’ici très secrète comptait environ 30.000 salariés et quelque 7.000 points de vente.

Entre temps, elle a visiblement déjà commencé à fermer des magasins et à tailler à la hache dans ses effectifs puisque l’administrateur judiciaire, Arndt Geiwitz, a parlé mercredi lors d’une conférence de presse de 25.000 emplois et 5.410 sites à l’heure actuelle.

Ce qui amène les suppressions envisagées à près de 12.000.

“La bonne nouvelle est qu’après la mise en oeuvre de la restructuration, l’entreprise aura un avenir”, selon M. Geiwitz, qui a appelé à “un changement culturel en profondeur” au sein de l’entreprise.

“La mauvaise est que les mesures trop tardives dans le passé n’ont laissé d’autre alternative que ces coupes douloureuses”, a-t-il estimé.

En 2011, le groupe a fait quelque 200 millions d’euros de pertes selon lui, et elles tournent à environ 20 millions d’euros par mois à l’heure actuelle mais la famille Schlecker elle-même, aux manettes de l’entreprise, n’avait pas pris la juste mesure du désastre.

M. Geiwitz a estimé que la restructuration constituait autant une “base pour des discussions avec des investisseurs” que pour “un avenir indépendant”.

Schlecker, groupe familial régulièrement critiqué en Allemagne pour les conditions de travail dans ses magasins, compte aussi quelque 17.000 emplois à l’étranger.

Il souffre d’une image vieillotte et de la concurrence de nouvelles chaînes de drogueries comme DM ou Rossmann, dont les magasins sont plus vastes et plus attrayants.

Le groupe est dans le viseur des syndicats depuis plusieurs années. Ils lui reprochent de soumettre ses salariés à des conditions de travail à la limite du supportable (contrats précaires, salaires très bas etc.) et à une pression psychologique très forte, allant jusqu’à l’espionnage.