ésident de la commission européenne Jose Manuel Barroso (d) et le Premier ministre grec Lucas Papademos ke 29 février 2012 à Bruxelles (Photo : Georges Gobet) |
[01/03/2012 05:26:04] BRUXELLES (AFP) Les dirigeants européens se retrouvent jeudi en sommet avec l’intention de profiter de l’accalmie de la crise de la dette pour explorer les moyens de doper leur croissance économique, au moment où leurs opinions sont exaspérées par les plans d’austérité.
La réunion, qui débute à 18H00 (17H00 GMT), devrait être dans un autre domaine marquée par une avancée symboliquement forte avec l’octroi à la Serbie du statut de candidat à l’entrée dans l’Union européenne, 13 ans après les bombardements de l’Otan sur Belgrade lors de la guerre du Kosovo.
Sur le front économique, ce sommet sera le deuxième consécutif à se tenir sans atmophère d’urgence, signe que la crise de la dette s’est nettement apaisée depuis fin 2011. Le sauvetage de la Grèce est en voie de finalisation notamment.
Cette accalmie trouve en partie son origine dans l’action déterminée de la Banque centrale européenne qui a une nouvelle fois joué les pompiers financiers mercredi en injectant 530 milliards d’euros dans le secteur bancaire.
Le sommet sera l’occasion vendredi de signer le nouveau pacte de discipline budgétaire européen censé éviter un dérapage incontrôlé des déficits à l’avenir.
Mais les opinions publiques sont lassées par l’austérité et des voix de plus en nombreuses s’élèvent pour estimer qu’elle ne peut servir d’unique viatique à l’Europe au risque de tuer la croissance.
“Le Conseil européen a accordé, ces derniers mois, une attention soutenue à la stabilité financière et à la consolidation budgétaire”, a estimé le Premier ministre belge Elio Di Rupo, “la Belgique s’attend maintenant à ce qu’ils s’engagent en faveur de la croissance et de l’emploi”.
Le candidat socialiste à l’élection présidentielle François Hollande est sur la même ligne. Il a demandé une renégociation en ce sens du nouveau traité budgétaire.
à Séville le 29 février 2012 (Photo : Cristina Quicler) |
La nécessité de trouver un nouveau dosage est d’autant plus urgent que la zone euro traverse une phase de légère récession, selon les prévisions de la Commission.
L’Espagne argue de la détérioration en cours pour demander un assouplissement des objectifs qui lui ont été fixés cette année pour réduire son déficit public. Le chef du gouvernement Mariano Rajoy se rend à Bruxelles avec l’intention d’en parler, même s’il pourra guère espérer de concessions immédiates. La Commission craint sinon d’ouvrir une boîte de Pandore avec d’autres pays.
Les moyens au niveau européens pour doper l’activité restent toutefois limités. Et sur les recettes nationales, les avis divergent. Les visions sont “très différentes” parmi les 27 Etats de l’UE, a reconnu M. Di Rupo.
Douze pays regroupés autour des chefs de gouvernement britannique, David Cameron, et italien, Mario Monti, viennent de publier une profession de foi très libérale pour y parvenir, passant par un marché unique renforcé et des réformes du marché du travail.
Le Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker a refusé de s’y associer en regrettant “l’absence de dimension sociale”. Quant à l’Allemagne et la France, elle ont publié une lettre séparée où il est beaucoup question de coordination des politiques fiscales.