Grèce : le parlement vote en faveur des mesures d’économies dans la santé

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à vélo devant le parlement grec, le 23 février 2012 à Athènes (Photo : Aris Messinis)

[01/03/2012 11:21:23] ATHENES (AFP) Le parlement grec a adopté à une large majorité dans la nuit de mercredi à jeudi un projet de loi prévoyant des coupes dans les dépenses de santé, exigées par les créanciers du pays, l’UE et le FMI, en vue de débloquer un nouveau plan d’aide à la Grèce.

Le texte a été adopté “par 213 députés sur les 283 présents” à la suite d’un vote nominatif, a indiqué Grigoris Niotis, vice-président de l’Assemblée, composée au total de 300 députés.

Adoptée en procédure d’urgence à la veille du sommet de l’UE qui doit en principe donner son feu vert sur les nouveaux prêts au pays, la loi prévoit la réduction des dépenses pharmaceutiques via le développement des prescriptions informatisées et la délivrance des médicaments génériques, et limite le budget de la santé publique via des fusions d’organismes hospitaliers.

L’Union européenne (UE) et le Fonds monétaire international (FMI) ont fait du vote de ce texte et d’une série d’autres mesures un préalable pour le lancement du plan de renflouement et de désendettement du pays mis sur pied fin octobre et validé par la zone euro le 21 février.

Le texte prévoit également la création d’une caisse de retraite complémentaire unifiée rassemblant les nombreux organismes actuels, dont le déficit total doit s’élever à 850 millions d’euros en 2011.

Avouant que l’élaboration du projet de loi a été faite “sous la pression” des créanciers du pays, le ministre de la Santé Andréas Loverdos a toutefois souligné que l’objectif de cette loi “cruciale” visait à “rationaliser les dépenses pharmaceutiques ainsi que de limiter et contrôler les dépenses hospitalières”.

Le gaspillage d’argent dans le secteur hospitalier et médical en Grèce, attribué surtout à un manque de contrôle et au nombre trop élevé de prescriptions médicales, a contribué considérablement au dérapage des finances publiques ces dernières années.

Le débat parlementaire a commencé mercredi matin à 08HOO GMT et duré douze heures avant le vote qui est intervenu à 00H30 locales (22H30 GMT). Les deux principaux partis parlementaires, la droite de la Nouvelle-Démocratie et les socialistes du Pasok, qui participent au gouvernement de coalition, ainsi qu’une dizaine des députés indépendants, ont voté en faveur du texte. En revanche, la gauche communiste et radicale ainsi que le parti de l’extrême droite ont voté contre.

Cette loi fait suite à la loi votée mardi à une forte majorité de 202 députés un autre paquet d’ajustements exigés par les créanciers, réduisant de 12% les retraites principales supérieures à 1.300 euros par mois, et abaissant de 10% à 20% les retraites complémentaires de plus de 200 euros.

Dans le cadre de la journée européenne d’action syndicale contre l’austérité dans l’Union européenne, les centrales grecques, du privé GSEE et du public Adedy, ont organisé des rassemblements dans le centre d’Athènes et observé un arrêt de travail de trois heures, qui a entraîné la fermeture du célèbre site de l’Acropole d’Athènes en fin journée.

Des délégations des deux syndicats ont déposé une motion à la représentation grecque de la Commission européenne pour dénoncer “les politiques antisociales et antitravailliste” que les créanciers du pays, “l’UE et le FMI imposent au pays”.

Les médecins ont pour leur part participé à une journée d’action contre la nouvelle loi, qui durcit le régime de rigueur déjà imposé depuis deux ans à la santé publique.