Nouveau plongeon des ventes de voitures neuves en France en février

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Trafic sur une autoroute (Photo : Jean-Pierre Muller)

[01/03/2012 12:44:54] PARIS (AFP) Les immatriculations de voitures neuves en France, toujours affectées par la fin des dispositifs de prime à la casse, ont de nouveau plongé en février de 20,2% en données brutes et la dégringolade devrait se poursuivre en mars.

Le mois dernier, 163.063 voitures ont été immatriculées, selon les chiffres publiés jeudi par le Comité des constructeurs français d’automobiles (CCFA). A nombre de jours ouvrables comparables, le recul est encore plus fort: -24%.

Les constructeurs français sont particulièrement concernés: les ventes de PSA se sont effondrées de 29,2%, la marque Peugeot en tête. Celles du groupe Renault ont décroché de 28,5%. Si sa marque à bas coûts Dacia a réussi à sauver les meubles (-8,5%), ce n’a pas été le cas de la marque au losange (-31,2%).

Les étrangers s’en sortent mieux avec une baisse de 7,3% dans leur ensemble. Certains ont même vu leurs ventes augmenter, comme le japonais Nissan, les spécialistes allemands du haut-de-gamme BMW et Daimler (marque Mercedes), et le coréen Hyundai/Kia.

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immatriculation (Photo : Bertrand Guay)

L’américain General Motors, qui vient d’annoncer une alliance avec PSA, a vu ses immatriculations reculer de 25,7% à 7.819 voitures.

L’an dernier à la même époque, le marché automobile avait été soutenu par la prime à la casse, ce qui n’est plus le cas à présent. Ce coup de pouce gouvernemental avait été réduit progressivement avant de disparaître complètement au 31 décembre 2010. Mais il portait sur les voitures achetées jusqu’à cette date et livrées jusqu’à fin mars 2011.

Il avait aussi bénéficié du système de bonus pour les modèles les moins polluants, dont avaient particulièrement profité les constructeurs français avec leurs petites voitures et qui a été durci depuis.

En janvier déjà, les immatriculations avaient chuté de 20,7% pour les mêmes raisons, ce à quoi s’ajoutaient des niveaux de prise de commandes faibles.

Les mauvaises performances des français s’expliquent par l’arrivée en fin de vie de certains de leurs modèles, expliquent-ils.

“La part de marché de Peugeot de 16,19% s’explique par une sous-performance sur le segment B (des petites voitures ndlr) qui est en plein renouvellement”, fait valoir la marque au lion dans un communiqué. “En effet, la commercialisation de la nouvelle 107 et de la 208 ainsi que le repositionnement de la 206+ sont prévus en mars”, ajoute-t-il.

Pour autant, “l’évolution du marché des immatriculations ne représente pas l’évolution de notre prise de commandes”, assure Olivier Veyrier, directeur de Peugeot France, cité dans le communiqué.

“Le renouvellement de la gamme devrait commencer à se traduire dans nos résultats dans les mois à venir”, assure de son côté Renault, notamment avec le monospace Dacia, le Lodgy, à partir d’avril, et la nouvelle génération de la Clio à la rentrée.

En attendant, le plongeon risque de se poursuivre en mars, voire de s’accentuer, avertit le CCFA, alors que les immatriculations avaient atteint un niveau élevé l’an dernier avec 204.486 voitures particulières neuves. Le Comité table pour l’ensemble de l’année sur un recul compris entre 7% et 10%.

La guerre des prix à laquelle se livrent les groupes depuis plusieurs mois devrait aussi se poursuivre.

Les immatriculations de véhicules utilitaires légers (VUL) ont également baissé en février, de 3,2% en données brutes et de 7,7% à nombre de jours ouvrables comparables. Ce marché s’était bien porté l’an dernier, avec une hausse de 2,8% en données brutes sur l’année.