Italie : déficit ramené à 3,9% en 2011 mais la dette atteint des sommets

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à Bruxelles (Photo : John Thys)

[02/03/2012 13:11:23] MILAN (Italie) (AFP) L’Italie a ramené son déficit public à 3,9% du PIB l’an dernier grâce à ses plans de rigueur mais sa dette publique colossale a progressé à 120,1%, son plus haut niveau depuis quinze ans, a annoncé vendredi l’institut de statistiques Istat dans un communiqué.

La troisième économie de la zone euro, qui est entrée en récession fin 2011, a enregistré par ailleurs une faible croissance de 0,4% l’an dernier, contre 1,8% en 2010, a également indiqué l’Istat. Ce chiffre est inférieur à la prévision du gouvernement qui misait sur 0,6%.

Sous l’effet des mesures de rigueur adoptées depuis 2010, le déficit public de l’Italie a diminué par rapport au niveau de 4,6% enregistré fin 2010 mais reste toutefois légèrement supérieur à la prévision de 3,8% du gouvernement.

La dette publique du pays a en revanche encore progressé à 120,1% du PIB en 2011 contre 118,7% en 2010, un record depuis 1996. En valeur absolue, elle a atteint l’an dernier 1.897 milliards d’euros.

En excluant les intérêts de sa dette, qui ont bondi l’an dernier en raison de la crainte des marchés de voir l’Italie emportée par la crise de la dette et lui ont coûté près de 5 points de PIB, l’Italie a dégagé un excédent primaire de 1%.

Sous l’effet notamment des mesures de rigueur prises par le gouvernement de Mario Monti afin de parvenir à l’équilibre budgétaire en 2013, l’Italie a retrouvé la confiance des marchés et ses taux d’emprunt ont fortement baissé depuis le début de l’année.

Mais ces mesures de rigueur ont déprimé l’activité et refait plonger l’Italie dans la récession fin 2011 avec un repli de son PIB de 0,7% au quatrième trimestre après un recul de 0,2% au troisième trimestre, selon des données publiées par l’Istat le 15 février.

Détaillant les composantes du PIB de l’an dernier, l’Istat a indiqué que les exportations avaient bondi de 5,6% sur un an et que les importations avaient progressé de 0,4% tandis que la consommation est restée stable et que les investissements ont reculé de 1,9%.

Au niveau des secteurs d’activité, la valeur ajoutée de l’industrie a progressé de 1,2% l’an dernier et celle des services de 0,8% tandis que le bâtiment a accusé une baisse de 3,5% et l’agriculture de 0,5%.

Pour cette année, le gouvernement table sur un repli du PIB de 0,4%. Mais les institutions internationales sont beaucoup plus pessimistes: Bruxelles s’attend à une contraction de 1,3% et le FMI prévoit un repli de 2,2%.

En vue de relancer la croissance, l’exécutif de Mario Monti a adopté en janvier un vaste programme de libéralisation de l’économie, en cours d’adoption au Parlement, et négocie avec les partenaires sociaux une réforme du marché du travail.