La Grande barrière de corail australienne photographiée façon Google Street

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un appareil photo sous-marin (Photo : Catlin Seaview Survey)

[02/03/2012 14:04:23] SYDNEY (AFP) Explorer la Grande barrière de corail australienne comme si vous y étiez: des scientifiques vont cartographier le site en partenariat avec Google, sur le modèle de l’application Street View, afin de mesurer les effets du réchauffement climatique.

Le projet de l’université du Queensland “Seaview Survey” utilisera des robots sous-marins et des appareils photo spécialement conçus pour observer des profondeurs jamais explorées de la Grande barrière, au large de la côte nord-est australienne.

Un appareil doté de quatre objectifs, qui peut se faufiler entre et au-dessus des coraux, établira un “recensement visuel instantané” de toutes les formes de vie, sur vingt sites le long des 2.300 km de la barrière.

Quelque 50.000 panoramas, pris en haute définition à 360°, seront ensuite mis en ligne sur le site de photos Panoramio de Google et pourront être visualisés via Google Maps et Google Earth, des sites de cartographie numériques.

Les images seront comparables à celles d’un “Street View” sous la mer, la fonctionnalité de Google qui permet d’explorer les villes et les sites touristiques du monde entier.

“En utilisant des techniques numériques pointues pour créer des images à 360°, les gens vont pouvoir se glisser dans l’eau et plonger au milieu de la Grande barrière, comme s’ils étaient avec nous”, à déclaré à l’AFP le scientifique Ove Hoegh-Guldberg, chef du “Seaview Survey”.

La Barrière de corail est le plus grand récif coralien au monde, constitué de 3.000 systèmes récifaux et de centaines d’îles tropicales. Elle abrite au moins 1.500 espèces de poissons et une trentaine d’espèces de baleines, dauphins et marsoins.

L’expédition, prévue pour septembre, disposera d’un canal dédié sur Youtube qui permettra de suivre ses opérations en temps réel.

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ée prise par un appareil photo sous-marin de la Grande barrière de corail australienne (Photo : Catlin Seaview Survey)

Le premier objectif est de répertorier les récifs afin de pouvoir établir des comparaisons plus tard et mesurer l’impact du réchauffement climatique, a indiqué le chef du projet.

Le scientifique espère aussi rassembler des données sur les profondeurs inaccessibles aux plongeurs, dont on sait peu de choses. L’équipe s’intéresse par exemple à la façon font se reproduisent les récifs coraliens dans les grandes profondeurs (entre 30 et 100 mètres).

La lune joue un rôle dans la reproduction des coraux proches de la surface et ce serait “une découverte phénoménale” de constater que les récifs situés en profondeur suivent aussi la clarté lunaire, qui est très faible si bas, a noté Ove Hoegh-Guldberg.

Une autre équipe, menée par Richard Fitzpatrick, biologiste marin spécialiste des requins, se concentrera sur “la mégafaune” de la Barrière (raies, tortues, requins-tigres) et sur l’impact du réchauffement de l’océan sur les mouvements migratoires.

Des essais réalisés fin 2011, pour tester les robots, avaient débouché sur la découverte de quatre nouvelles espèces de corail et une d’hippocampe pygmée.

“Les océans sont en train de vivre d’énormes changements, que ce soit nos mers polaires, nos forêts de varech ou nos récifs coraliens”, a souligné M. Hoegh-Guldberg.

Permettre à des gens de partout dans le monde de “voir de près” la Barrière via Google et YouTube peut permettre une véritable prise de conscience, a-t-il espéré.