La Tunisie peut combler le fossé sanitaire entre les régions


pharmaceutique-05032012-art.jpgD’après un rapport de The Economist (The Economist Intelligence Unit), réalisé
pour le compte du groupe pharmaceutique Janssen Pharmaceutica NV, la Tunisie a
les meilleurs atouts pour combler le fossé sanitaire entre régions côtières et
de l’intérieur du pays.

La Tunisie a l’un des meilleurs systèmes de santé en Afrique, mais aussi l’un
des plus inégalitaires. C’est là la principale conclusion de l’étude «l’avenir
de la santé en Afrique», menée par The Economist Intelligence Unit de
l’hebdomadaire britannique The Economist, pour le compte du groupe
pharmaceutique Janssen Pharmaceutica NV, en préparation à la conférence sur «la
santé en Afrique», qui se tient les 6 et 7 mars 2012 à Cape Town (Afrique du
Sud).

L’étude présente cinq possibles scénarios pour l’évolution du secteur de la
santé en Afrique au cours des dix prochaines années.

L’étude reconnaît et met en exergue les atouts du système de santé tunisien. «La
Tunisie a les meilleures indicateurs de santé de toute l’Afrique du Nord», clame
Stefano Lazzari, représentant en Tunisie de l’Organisation mondiale de la santé
(OMS). En effet, le pays dispose d’un «grand nombre de spécialistes qualifiés,
de solides hôpitaux publics et privés, de bons équipements et d’un niveau de
services élevés».

En outre, 90% de la population accède à l’assurance-maladie qui garantit «des
services de base de niveau relativement élevé –un taux de couverture supérieur à
celui de l’Algérie et du Maroc.

Au bout du compte, s’il doit supporter le lourd fardeau des maladies chroniques
–comme les maladies cardiovasculaires et respiratoires-, le pays a un taux de
tuberculose qui est le quart de celui du Maroc, un taux de mortalité maternelle
représentant la moitié de celui de l’Algérie, une espérance de vie de 75 ans à
la fois pour les hommes et les femmes, etc.

Malgré ces évidents avantages, la Tunisie est confrontée, à l’instar de bon
nombre de ses voisins africains, à «une inefficiente distribution des services,
qui reflète et contribue aux inégalités sociales dans le pays».

«Dans les régions côtières, les services sont comparables à ceux d’Europe, alors
qu’à l’intérieur de la Tunisie le nombre de spécialistes et médecins, la qualité
des équipements et la couverture de services est inférieure», confirme le
représentant de l’OMS dans le pays.

De surcroît, alors qu’il «obtient la part du lion des investissements et attire
un nombre disproportionné des professionnels de la santé disponibles», le
secteur privé «ne sert actuellement que 20% de la population du pays», souligne
l’étude.

De ce fait, combler le fossé entre les régions côtières et celles de l’intérieur
du pays en matière d’accès aux services de santé constituera, d’après les
experts, «un défi majeur pour les nouveaux leaders de la Tunisie». Car le
processus de démocratisation en cours en Afrique, «couplé à une croissance de la
classe moyenne, va vraisemblablement entraîner de plus grandes attentes et des
pressions locales pour un surcroît d’investissements dans la santé». Et, d’après
l’étude, la Tunisie est «le pays le mieux placé que la plupart de ses voisins»
pour remporter le défi d’un accès plus équitable à la santé.