«Nombreux sont ceux qui ont anticipé la disparition de La Poste avec l’apparition des nouvelles technologies et Internet, mais il n’en est rien. La Poste est toujours là et essaie de s’adapter au mieux aux besoins de ses clients», indique Samir Jerbi, directeur de la planification et de la communication au sein de La Poste tunisienne.
M. Jerbi a tenu ces propos, lors de la conférence de presse organisée, ce 6 mars 2012, à l’occasion de la signature d’un mémorandum d’entente entre Western Union et La Poste tunisienne pour le lancement d’un nouveau produit, celui des services de transfert d’argent sur compte ou ABMT.
Associer le client…
Ce nouveau service s’inscrit dans la continuité de l’effort de La Poste tunisienne à adapter les nouvelles technologies à ces produits classiques. Ceci a commencé par la gestion virtuelle du compte pour arriver à la carte à puce e-dinars smart. Le transfert d’argent sur compte permettra aux clients de recevoir les transferts d’argent Western Union via la plateforme e-dinars. Il suffit tout simplement d’avoir un accès Internet et bien sûr un compte virtuel e-Dinars.
«C’est un produit de 2ème génération. Une nouvelle forme d’association du client à la gestion directe de son compte», précise M. Jerbi qui souligne que les objectifs itinérants à ce produit est d’externaliser l’opération. Le client gère lui-même son compte, consolide la gamme de produits e-Dinars et prépare le lancement d’autres produits électroniques de même importance. On cite Western Union via mobile et via DAB mais aussi des virements Western Union directement dans les comptes courants.
Sur ce dernier point, le responsable à la Poste tunisienne affirme que c’est l’opération la plus difficile puisqu’il faut prendre compte des risques sécuritaires. «Ouvrir la base des données des comptes courants est très courageux pour ne pas dire dangereux. Il faut renforcer la sécurité avant de proposer ce genre de services», explique M. Jerbi.
De bonnes perspectives…
De son côté, Aida Diarra, vice-présidente régionale des services de transfert d’argent de Western Union pour la région de l’Afrique du Nord, centrale et de l’Ouest, a indiqué que 70 partenaires à travers le monde ont déjà signé des conventions pour le lancement de ce service, dont 35 sont déjà actifs. Le partenariat avec la Poste tunisienne est le premier en Afrique du Nord.
Elle n’a pas manqué de souligner que Western Union est un leader dans l’industrie de transfert d’argent dans le monde. «En 2011, elle a réalisé 226 millions de transactions interconsommateurs. Le montant envoyé par des consommateurs est de 81 milliards de dollars. Pour les entreprises, il se monte à 440 milliards de transactions, dont 325 milliards dans les pays en voie de développement», précise-t-elle.
A noter que les flux migratoires donnent une dynamique économique exceptionnelle pour les pays en développement et pour Western Union, qui compte déjà 485 millions de points de vente à travers le monde. «Le phénomène migratoire touche une personne sur six dans le monde. Il est estimé qu’à chaque seconde, 24 personnes traversent une frontière internationale. On estime aussi à 215 millions le nombre de personnes qui travaillent en dehors de leurs pays d’origine. Et ce flux s’est accéléré ces dernières années», indique Mme Diarra.
D’autres missions…
La Poste tunisienne devrait encore tirer profit des nouveaux services de Western Union. Elle compte assurer une mission conjointe en Libye avec la reprise des échanges mais aussi une campagne en Italie. «Nous devrons être les meilleurs. Nous n’avons peut-être pas tous les moyens, mais on peut réussir, en dépit de toutes les insuffisances. La réussite n’est d’ailleurs pas individuelle, elle est collective!», lance Hamadi Fehri, le nouveau PDG de La Poste.
A noter que les services Western Union sont assurés dans tous les bureaux de la Poste tunisienne laquelle a déployé une cinquantaine de bureaux ambulants pour les populations rurales. Elle dispose, ainsi, de 1.200 points de vente et de plus de 180 distributeurs automatiques (DAB). Elle est considérée comme le deuxième employeur dans le service public avec 9.300 employés.
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