“Carences” d’Areva dans le dossier Uramin, selon un rapport parlementaire

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âtiment proche de la centrale nucléaire du Tricastin, en France, le 4 avril 2011 (Photo : Philippe Desmazes)

[07/03/2012 11:32:44] PARIS (AFP) Un rapport parlementaire a pointé mercredi des “carences” d’Areva et d’une agence publique lors de l’acquisition en 2007 de la société minière Uramin par le groupe nucléaire public, une opération qui a depuis viré au désastre financier.

L’acquisition d’Uramin –société canadienne détenant trois gisements d’uranium en Afrique– s’est révélée être “un pari industriel, non illégitime pour Areva, mais trop coûteux au regard de l’aléa qu’il comportait et de la capacité de l’entreprise à y faire face”, estime ce rapport d’information sur la situation financière d’EDF (Electricité de France) et Areva, rédigé par les députés français Marc Goua et Camille de Rocca Serra.

Les deux parlementaires ont largement repris les conclusions d’un comité d’enquête interne d’Areva sur cette acquisition, qui avait estimé mi-février qu’elle n’avait pas donné lieu à des manoeuvres frauduleuses mais avait été entâchée par des “dysfonctionnements” en matière de gouvernance.

Ils ont également relevé des “carences” dans les échanges au sujet d’Uramin entre Areva et l’Agence des participations de l’Etat (APE), l’organisme qui défend les intérêts de l’Etat au sein de ce groupe public à 87%.

Areva a vu ses comptes plonger l’an dernier dans le rouge en raison notamment d’une provision de 1,46 milliard d’euros liée à Uramin, acquise en 2007 pour environ 2 milliards d’euros, et qui vaut aujourd’hui cinq fois moins.

Les deux députés regrettent notamment que l’Agence des participations de l’Etat n’ait pas fait appel au Bureau national de recherches géologiques et minières (BRGM) pour l’aider à jauger la pertinence de l’acquisition d’Uramin, alors que ses propres compétences ne lui permettaient pas “de porter un regard critique sur les analyses géologiques et les conclusions que l’on pouvait en tirer”.

Quant à Areva, les rapporteurs estiment que l’entreprise avait “le devoir d’apporter les éclairages nécessaires sur ces points techniques” à l’APE, ce qui n’a pas été le cas.

“Cet épisode Uramin a montré l’importance d’améliorer ou corriger encore les relations entre les entreprises publiques et l’APE”, concluent les députés.