Malgré la création en 1973 du Fonds de Promotion et de Décentralisation Industrielle (FOPRODI), ayant pour objectif la promotion de la création et du développement de la PME dans les activités industrielles, de service et de l’artisanat, nous sommes actuellement face à des jeunes créateurs qui n’ont pas de fonds propres, qui n’ont pas de garanties réelles, donc ils ont encore une fois besoin de capitaux-risqueurs pour former leur capital.
«Nous sommes face à une PME familiale où personne ne veut faire face à des augmentations du capital en numéraire. D’où l’endettement. Ce qui a engendré un affaiblissement de la compétitivité de nos entreprises. Nous avons des entreprises qui payent jusqu’à 20% à 25% du chiffre d’affaires en agios bancaires, contre un ratio raisonnable qui ne devrait pas dépasser 5% du chiffre d’affaires», a déclaré Riadh Abida, directeur général de la Société d’investissement et de développement du Centre-ouest (SIDCO), lors de la journée nationale organisée mercredi 7 mars 2012 par l’Agence de Promotion de l’Industrie et de l’Innovation (APII) sur le FOPRODI.
En présence de Férid Tounsi et Rchid Sghayer, respectivement directeur général et directeur central de l’APII, M. Abida a tenu à préciser que 55% des entreprises admises au Programme de mise à niveau (PMN) ont fait l’objet de réserves liée à la structure financière, appelant ainsi au renforcement des fonds propres.
Solutions? L’amélioration de la compétitivité. Parce que face à un système de gestion tourné vers le crédit bancaire, nous avons actuellement des entreprises qui ont besoin de fonds propres, donc il faut rectifier le tir et donner la possibilité à nos PME de recourir à des capitaux à risque, indique M. Abida.
Cette solution est notamment tributaire de l’innovation qui représente «la clef de la réussite». Toujours selon notre interlocuteur, la Tunisie est très mal positionnée en matière d’innovation. «Annuellement on dépose en Tunisie environ une centaine de brevets dont seulement 5 à l’international, alors que ce nombre dépasse annuellement les 10 et 15 mille brevets dans certains pays asiatiques et européens qui ont mis, depuis des années, une stratégie de développement basée sur l’innovation», ajoute-t-il.
Donc l’objectif à atteindre est de permettre à ces PME en développement à capitaux à risque de trouver les fonds propres qui leur sont nécessaires. «Alors que l’enjeu économique dans certains pays s’est déplacé de la natalité à la croissance, nous avons besoin encore en Tunisie du financement de l’amorçage et de la création de l’entreprise puisque notre tissu économique n’est pas encore bien développé», affirme le directeur de SIDCO.
Pour finir, M. Abida a précisé que nous sommes une cinquantaine d’acteurs de capital investissement en Tunisie mais seulement une vingtaine qui représente près de 95% du secteur en matière de financement. En 2011, ces fonds d’investissement ont financé 224 projets et créé 10.000 emplois.