ège du Fonds monétaire international à Washington (Photo : Mandel Ngan) |
[08/03/2012 07:13:39] WASHINGTON (AFP) Les grands Etats membres du Fonds monétaire international ont fait des progrès importants mercredi vers une réforme qui donnerait plus de poids aux pays émergents au sein de l’institution, a-t-on appris de source proche du conseil d’administration du FMI.
Cette source a indiqué à l’AFP que lors d’une discussion préliminaire sur le sujet, les grands Etats membres étaient tombés d’accord sur les grandes lignes d’un nouveau mode de calcul des quotes-parts et droits de vote au sein de l’institution.
La nouvelle formule reste à définir précisément et à coucher sur papier, mais ces avancées devraient éviter les longues négociations qui étaient prévues, a ajouté cette source.
Les Etats membres du FMI se sont engagés à réformer cette formule mathématique en janvier 2013 au plus tard.
Selon la source proche du conseil, l’administrateur brésilien, Paulo Nogueira Batista, a émis des propositions accueillies favorablement par les administrateurs les plus importants.
Le Brésil est en pointe sur ce sujet car il est nettement sous-représenté. Devenu sixième économie mondiale en 2011 selon les calculs de l’institution, il est seulement le quatorzième Etat membre en termes de quote-part, la contribution permanente au capital du FMI.
Une réforme des quotes-parts adoptée en 2010, et qui attend toujours d’entrer en vigueur faute d’un nombre suffisant de ratifications parlementaires, doit renforcer le poids du Brésil et d’autres pays à forte croissance. Mais Brasilia la trouve incomplète.
En janvier, M. Nogueira Batista avait plaidé pour une nouvelle formule mathématique où le produit intérieur brut (à pouvoir d’achat équivalent) serait la “pièce maîtresse”, alors qu’il ne représente que la moitié du calcul actuellement.
Le géant sud-américain en fait une condition pour contribuer aux finances du Fonds.
La présidente brésilienne Dilma Rousseff, en visite mardi à Hanovre (Allemagne), a répété que les pays émergents étaient “d’accord pour participer à l’augmentation des moyens” du FMI, mais que cela supposait “un renforcement de la participation des pays émergents” dans l’institution.
Le FMI a annoncé en janvier être à la recherche des sommes nécessaires pour augmenter ses ressources prêtables de 500 milliards de dollars, afin d’affronter la crise de la dette en zone euro et ses répercussions ailleurs.
Jusqu’ici, seule la zone euro s’est engagée à participer: elle a promis 150 milliards d’euros (197 milliards de dollars) en décembre.
Les Etats-Unis ont indiqué qu’ils ne verseraient pas plus d’argent au pot commun. Le Japon envisage de fournir jusqu’à 50 milliards de dollars. Les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) sont ouverts à l’idée mais n’ont pas dévoilé de montant.
Un accord sur les quotes-parts, qui déterminent en grande partie les droits de vote, devrait faciliter la collecte de l’argent.
En janvier, M. Nogueira Batista s’émeuvait en effet qu’un pays européen du G20 traîne les pieds en affirmant que discuter de la formule mathématique “ne veut pas dire que nous sommes convenus de la modifier”.
La réforme des quotes-parts et droits de vote au FMI est une longue saga. Elle est devenue l’un des sujets régulièrement discutés entre pays riches et émergents du G20.
D’autres questions restent à négocier. En 2010, les Etats membres européens du FMI se sont engagés à réduire en 2012 le nombre de sièges qu’ils occupent au conseil d’administration, instance qui en compte 24. Ce dossier n’a pas encore été abordé.