érence de presse sur les résultats 2011 à Paris le 8 mars 2011 (Photo : Eric Piermont) |
[08/03/2012 12:58:28] PARIS (AFP) Free, entré avec fracas en janvier sur le marché de la téléphonie mobile, a promis jeudi de mettre le paquet en 2012 pour développer ses infrastructures et faire “monter en puissance” un réseau qui utilise encore très largement celui d’Orange pour acheminer son trafic.
Deux mois quasiment après le lancement de l’offre Free Mobile, la maison mère, Iliad, continue d’entretenir le flou sur le nombre d’abonnés du nouvel opérateur, objet de toutes les spéculations.
Le directeur financier du groupe, Thomas Reynaud, a vanté “un immense succès commercial”, mais renvoyé toute donnée chiffrée à la publication au mois de mai des résultats du premier trimestre.
Pour la première fois en revanche, alors que la polémique sur les capacités techniques de Free Mobile n’en finit plus d’agiter le secteur, Iliad a reconnu que le nouvel opérateur s’appuyait très largement sur le réseau d’Orange pour acheminer le trafic de ses clients.
Free Mobile s’est engagé à couvrir 27% de la population avec son propre réseau et, le temps de le développer, a signé un contrat d’itinérance avec l’opérateur historique pour les trois quarts restants. Or, Orange affirme depuis plusieurs semaines que plus de 90% du trafic de Free transite par lui.
“C’est un chiffre probablement proche de la vérité. Mais ce qui est important, c’est que l’itinérance est une mesure transitoire et qu’on a vocation à faire passer un maximum de notre trafic sur notre propre réseau”, a déclaré Thomas Reynaud sur BFM Business.
Les investissements dans le réseau 3G de Free ont en partie plombé les résultats financiers 2011 d’Iliad, avec un bénéfice net amputé de 19%, à 251 millions d’euros. Pour autant, “ce sont des dépenses qui vont alimenter la croissance des années à venir, la priorité est de développer le réseau”, a assuré M. Reynaud.
à Rouen le 11 janvier 2012 (Photo : Kenzo Tribouillard) |
Manoeuvres de “dénigrement”
En 2012, Iliad prévoit de consacrer 250 millions à l’extension de ses infrastructures mobiles, contre 142 millions l’an passé et 20 millions en 2010.
L’objectif est d'”intensifier le déploiement, afin de disposer de 2.500 sites (antennes) équipés à fin 2012″, contre les quelque 900 actuellement en service ou prêts à émettre, et sur un total de 6.000 que le groupe entend à terme installer.
“Notre réseau n’a aucun problème, il est en cours de déploiement, cela prend du temps, c’est une montée en puissance”, a réaffirmé Thomas Reynaud à l’AFP. Il a dénoncé les manoeuvres de “certains concurrents”, qui “dénigrent” l’arrivée d’un quatrième opérateur sur le marché, “après 20 ans d’oligopole”.
“Le jalon des 27% (de couverture de la population) a été validé à deux reprises. On respecte 100% de nos engagements”, a-t-il défendu.
La semaine dernière, l’Arcep, gendarme des télécoms, avait réaffirmé que Free Mobile “remplissait ses obligations réglementaires avec un taux de couverture de 28% de la population”, au terme d’une nouvelle série de vérifications menées à la suite de semaines de controverses tous azimuts.
Parallèlement à ces nouveaux tests, le ministre de l’Industrie, Eric Besson, a demandé des mesures complémentaires à l’Agence nationale des fréquences (ANFR), établissement sous sa tutelle.
Dans un rapport d’étape mardi, l’ANFR a indiqué que parmi les 423 antennes de Free qu’elle a contrôlé, 92% émettaient bien.