250.000 euros. C’est le montant accordé par la Banque européenne d’investissement (BEI) à la Tunisie en guise d’assistance technique pour la création d’une plateforme logistique d’une surface de 168 ha à Jbel El Oust.
Cette assistance technique a pour but de déterminer les conditions permettant d’identifier un promoteur pour la réalisation et la gestion de la plateforme au niveau environnemental, économique, financier et marketing institutionnel et organisationnel. La plateforme sera desservie par des voies routières, ferroviaires et maritimes. Le démarrage de l’étude est prévu pour avril-mai 2012.
La BEI est décidée à accentuer beaucoup plus son aide en direction de la Tunisie, c’est ce qu’a affirmé Philippe de Fontaine Vive, son vice-président, lors de la 10ème conférence de la FEMIP organisée jeudi 8 mars 2012 et dont la thématique est «Les PME méditerranéennes à la conquête de nouveaux horizons». «Les petites et moyennes entreprises sont aussi efficientes et aussi porteuses dans un processus de transition démocratique que les grandes entreprises dont on parle dans les journaux et qui couvrent les unes. Nous avons aidé des milliers de PME/PMI à créer des dizaines de milliers d’emplois. L’Europe est décidée à s’engager dans ce processus à l’échelle méditerranéenne et précisément dans les pays du Sud. C’est un axe majeur de la coopération euro-méditerranéenne pour une prospérité partagée».
Le projet de création d’un centre technique d’appui au développement des MPME (micro, petites et moyennes entreprises) en Méditerranée arrive à point nommé pour appuyer cette orientation. Il est parrainé par la Chambre de commerce de Milan (Promos) et appuyé par les pouvoirs publics italiens pour renforcer la coopération économique et financière dans la zone euro-méditerranéenne. Le Centre technique aura pour mission de renforcer le savoir-faire et les compétences des MPME par la mise en place d’un vaste réseau intégré de centres nationaux de développement travaillant auprès d’elles et avec les opérateurs financiers.
Cette expérience a très bien réussi en Italie dont la prospérité économique provient en grande partie des petites et moyennes entreprises. «L’Italie est le deuxième partenaire économique de la Tunisie avec 800 entreprises implantées dans votre pays. Les PME/PMI ont constitué pour nous un facteur de stabilité sociale et de croissance grâce aux instruments financiers mis en place entre les privés et les pouvoirs publics», a indiqué Bruno Ermolli, président de Promos qui a tenu à préciser qu’aucune entreprise italienne n’a quitté le sol tunisien depuis le 14 janvier, mieux encore, 70 autres entreprises s’y sont implantées, ce qui dénote de la confiance des entrepreneurs italiens dans les perspectives de développement et de stabilité économique de la Tunisie.
Riadh Bettaieb, ministre de l’Investissement et de la Coopération internationale, a assuré, pour sa part, que la PME a besoin de consolider sa structure financière, de s’assurer le concours d’actionnaires actifs qui, plus que les financements, apporteraient leurs expertises et savoir-faire ainsi qu’un réseau relationnel national et international. Les petites et moyennes entreprises doivent pouvoir bénéficier de l’assistance de conseillers et experts spécialisés en matière d’organisation et d’ingénierie financière, de choix technologique et de stratégie commerciale.
Plus de transparence, plus de technicité
«Plus de transparence, plus de gouvernance et plus de réseautage et de technicité pour relever les défis de la compétitivité et de l’emploi, c’est ce que nous visons en appuyant des initiatives pareilles dans le pourtour méditerranéen, a indiqué le Vice-président de la BEI qui a affirmé que la Banque européenne veillera, en partenariat avec les responsables tunisiens, à améliorer le suivi des services financiers et à alléger les procédures de financements des PME/PMI.
Dans le programme figure une thématique de la plus haute importance et qui se rapporte à la formation entrepreneuriale. «Nous sommes décidés à promouvoir l’esprit entrepreneurial, nous prévoyons de procéder rapidement à la formation de 100.000 jeunes à la création d’entreprise. Les deux rives de la Méditerranée sont complémentaires et la rive Sud est un relais de croissance», a déclaré M. De Fontaine Vive.
Riadh Bettaieb a rappelé dans son discours que le nouveau contexte de la région euro-méditerranéenne appelle à «une révision fondamentale de la nature du partenariat qui lie les pays du Sud à l’Union européenne et à ses diverses institutions».
C’est la BEI en tant que bras financier de l’UE, disposant d’une large expertise et d’une riche expérience en Europe et dans la région, qui assumera le rôle de concrétiser le nouveau partenariat qui se veut différencié et renforcé. Le ministre de l’Investissement et de la Coopération internationale a rappelé les constats observés suite à de nombreuses études sur les PME et qui prouvent la difficulté de leur axcès aux financements, ce qui appelle à la création de fonds pilotes d’investissements pour accorder des incitations spécifiques aux PME/PMI. M. Bettaieb a également soulevé les problèmes rencontrés par les petites et moyennes entreprises dans les régions et la nécessité d’accentuer les encouragements suivant la situation géographique de l’entreprise.
Philippe De Fontaine Vive a rappelé le rôle que veut jouer l’Union Pour la Méditerranée (UPM) dans le développement et le financement de l’économie méditerranéenne. «Mettons-nous tous ensemble au service des PME/PMI et appuyons la relance des investissements publics, car c’est grâce aux grands projets que l’on peut encourager les fournisseurs, sous-traitants et autres entreprises qui viendront se greffer autour des grands projets».
Pour M. Bettaieb, la priorité de l’Etat tunisien est aujourd’hui de restaurer la confiance des investisseurs nationaux et étrangers à travers l’édification d’un environnement sain permettant de libérer les énergies et dans lequel bonne gouvernance et transparence riment avec concurrence et compétitivité.
Espérons que la loi sur les finances complémentaires qui sera bientôt soumise à l’approbation des membres de la Constituante œuvrera à donner plus de visibilité au site Tunisie et rassurera l’entrepreneuriat autant tunisien qu’international.