Areva : démission du haut dirigeant au coeur de l’affaire Uramin

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ésident nigérien Mahamadou Issoufou (d) le 23 juillet 2011 à Niamey. (Photo : Boureima Hama)

[09/03/2012 18:13:55] PARIS (AFP) Sébastien de Montessus, le patron des activités minières et membre du directoire d’Areva, qui s’était retrouvé sur la sellette en raison de son implication dans l’affaire d’espionnage de son ex-patronne Anne Lauvergeon, a démissionné, a annoncé vendredi le groupe nucléaire public.

M. de Montessus “a décidé de quitter le groupe” et sera remplacé comme directeur de la division mines par Olivier Wantz, déjà membre du directoire, a indiqué Areva dans un communiqué.

Sébastien de Montessus, 38 ans, était sur la sellette depuis plusieurs semaines en raison de son rôle clef dans l’affaire Uramin qui éclabousse le groupe depuis fin 2011.

Selon une source proche du dossier, le président du conseil de surveillance d’Areva, Jean-Cyril Spinetta, avait réclamé son départ le mois dernier, mais le patron du groupe Luc Oursel avait pris sa défense et obtenu son maintien.

Un détective de la société suisse Alp Services a affirmé avoir été recruté en avril 2011 par Sébastien de Montessus, pour espionner Anne Lauvergeon, alors toujours à la tête d’Areva, et son époux Olivier Fric, en lien avec l’acquisition en 2007 de la société minière canadienne Uramin, qui détenait plusieurs gisements d’uranium en Afrique.

Cette mission avait pour but d’établir d’éventuelles implications frauduleuses du couple, qui avait déposé plainte en décembre après avoir réalisé qu’il avait été espionné. M. de Montessus a nié catégoriquement avoir mentionné à cet agent le nom d’Olivier Fric et lui avoir demandé de recourir à des moyens illicites.

Areva a vu ses comptes plonger l’an dernier dans le rouge en raison notamment d’une provision de 1,46 milliard d’euros liée à Uramin, acquise pour environ 2 milliards d’euros, et qui vaut aujourd’hui cinq fois moins.

Le mois dernier, un comité interne d’Areva a lavé Anne Lauvergeon et son mari de tout soupçon de malversation, tout en disant avoir relevé des “dysfonctionnements” en termes de gouvernance lors du rachat d’Uramin.