Wall Street envisage les prochaines semaines avec prudence

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La Bourse de New York le 5 novembre 2008 (Photo : Don Emmert)

[10/03/2012 09:40:03] NEW YORK (AFP) Wall Street, qui a fêté vendredi le troisième anniversaire du rebond de son indice vedette, envisage avec prudence les semaines à venir dans un contexte d’inquiétudes pour la croissance mondiale quelque peu atténuées par une bonne tenue de la reprise américaine.

Au cours des cinq dernières séances, le Dow Jones Industrial Average, indice des 30 valeurs vedettes de Wall Street, a cédé 0,43%, terminant vendredi à 12.922,02 points.

Le Nasdaq, à dominante technologique, a quant à lui avancé de 0,41% à 2.988,34 points.

L’indice élargi Standard & Poor’s 500 s’est adjugé 0,09%, finissant à 1.370,87 points.

L’indice phare de Wall Street célébrait vendredi sa troisième année consécutive de rebond après avoir clôturé à son plus bas en douze ans le 9 mars 2009, en pleine crise financière à 6.547,05 points. Il s’est apprécié depuis cette date de 97,37%, selon Dow Jones Indexes.

Anticipé par de nombreux investisseurs après avoir atteint début mars des plus hauts depuis 2008, un bref mouvement de correction a ébranlé Wall Street en début de semaine, le Dow Jones chutant mardi de plus de 200 points pour la première fois depuis le 23 novembre, avant de se reprendre à la faveur d’un regain d’optimisme en Grèce.

La place new-yorkaise a ainsi vécu au rythme des craintes et des espoirs soulevés par l’opération cruciale d’échange de dette entre Athènes et ses créanciers privés afin d’éviter au pays un défaut de paiement.

Au final, la Grèce a obtenu d’effacer près de 95,7% de sa dette détenue par des créanciers privés (206 milliards d’euros sur un total de plus de 350 milliards), ce qui ouvrait la voie au versement d’un deuxième prêt de ses bailleurs de fonds publics, l’UE et le FMI.

Dorénavant, “la situation en Grèce va passer au second plan pour au moins les six mois à venir”, a estimé Frederic Dickson, de DA Davidson.

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à Wall Street le 3 novembre 2011 (Photo : Spencer Platt)

“Le psychodrame financier européen est évidemment loin d’être terminé, la zone euro reste très endettée, avec un besoin urgent de restructuration et d’austérité”, a nuancé Peter Cecchini, de Cantor Fitzgerald.

Par ailleurs, la publication de chiffres du chômage stables à 8,3% en février, son niveau le plus faible en trois ans, et d’une création massive d’emploi pour le troisième mois d’affilée en février, renforçait l’optimisme des investisseurs quant à la solidification de l’économie américaine.

“Nous estimons que la reprise économique (aux Etats-Unis) continue sur son élan”, ont indiqué les experts en stratégie de marché de Barclays Capital Research.

La crainte d’une nouvelle flambée des cours du pétrole alimentait toutefois le scepticisme de certains observateurs: “les prix du pétrole restent la grande inconnue” pour la croissance de l’économie et de l’emploi aux Etats-Unis (…) et dans le monde”, a fait valoir Jason Schenker, président du cabinet de conseil et de recherche financière Prestige Economics.

En outre, un ensemble de signes de ralentissement de la croissance mondiale accentuaient l’incertitude face à l’avenir.

Pékin a en effet révisé son objectif de croissance à 7,5% pour 2012, au lieu du taux de 8% prévu, “sa prévision annuelle la plus faible en huit ans”, selon les experts de Briefing.com. La Chine a en outre annoncé vendredi un fort recul de l’inflation en février associé à un coup de frein de la production industrielle et des ventes de détail.

“Dans les prochains jours, le marché se concentrera beaucoup plus sur les données économiques de base, aux Etats-Unis”, a souligné Hugh Johnson, de Hugh Johnson Advisors, mais aussi “en Europe et en Asie”, a jugé M. Cecchini.

Du côté des indicateurs économiques, la place new-yorkaise attend la publication des chiffres des ventes au détail mardi et de l’activité de l’industrie manufacturière dans les régions de New York et de Philadelphie (est des Etats-Unis) jeudi.

Le marché sera également attentif à la tenue de la prochaine réunion de politique monétaire de la Fed mardi.