Hongrie : l’OCDE attend une faible récession de 0,6% en 2012

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à Bruxelles (Photo : Jean-Christophe Verhaegen)

[13/03/2012 08:29:52] BUDAPEST (AFP) L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) attend une faible récession de 0,6% en Hongrie en 2012 (+1,1% en 2013) et une inflation à la hausse (4,9% en 2012), selon des chiffres publiés mardi à Budapest dans son rapport annuel.

“L’économie hongroise est confrontée à d’importants vents contraires, le ralentissement de l’activité mondiale et les turbulences des marchés des capitaux ont précipité une économie déjà fragile et lourdement endettée vers la récession”, a indiqué l’organisation mondiale, pointant du doigt les décisions du gouvernement du Premier ministre conservateur Viktor Orban.

Le Produit intérieur brut (PIB) de la Hongrie a augmenté de 1,7% sur l’ensemble de 2011, selon les chiffres officiels hongrois.

“A moyen terme, les perspectives demeurent sombres en l’absence de nouvelles mesures susceptibles de stimuler la croissance potentielle”, a ajouté l’OCDE. “Des politiques nationales controversées ont également contribué à l’incertitude en sapant la confiance des consommateurs, des entreprises et des marchés. L’urgence absolue est de stabiliser l’économie”, a noté l’OCDE.

Les politiques controversées concernent une réforme de la Banque centrale (MNB), jugée préjudiciable à son indépendance, des réformes concernant la justice et l’autorité de protection des données et une nouvelle loi sur les médias, jugée par ses détracteurs comme “liberticide”.

Font également problème, l’instauration d’une taxe supplémentaire notamment sur les banques et les entreprises de télécommunications, ainsi que le taux de change préférentiel, inférieur au taux réel, imposé pour le remboursement d’emprunts contractés en devises étrangères, essentiellement le franc suisse et l’euro.

Après un effondrement de sa devise, le forint, au dernier trimestre 2011 et la montée de ses taux d’intérêt obligataires, la Hongrie a demandé fin novembre un crédit, de 15 à 20 milliards d’euros, au Fonds monétaire international (FMI) et à l’Union européenne (UE), alors que Budapest veut toujours continuer à se financer sur les marchés financiers internationaux.

Mais, l’UE a posé comme préalable à des négociations la modification des lois controversées.

L’OCDE rappelle que ces lois, adoptées par une majorité des deux-tiers, pour la plupart sans consultation avec les partis de l’opposition ou les organisations civiles, ont contribué à émousser la crédibilité de la Hongrie.

Pour rétablir les conditions favorables à la croissance, il est “essentiel de renforcer la crédibilité et la prévisibilité des politiques intérieures”, selon l’OCDE.

Un accord avec l’UE et le FMI contribuerait à rétablir cette confiance et faciliterait l’assainissement indispensable des finances publiques, tout en stabilisant le taux de change, explique l’OCDE dans son rapport.