La Tunisie célèbre la Journée nationale de la “cyberliberté”

photo_1331627380857-1-1.jpg
é Internet Wi-Fi à Tunis, le 12 mai 2010. (Photo : Fethi Belaid)

[13/03/2012 09:46:53] TUNIS (AFP) La Tunisie a décrété le 13 mars “journée nationale de la cyberliberté” pour rendre hommage au cyberdissident tunisien Zouhair Yahyaoui, une des victimes de l’ancien régime, décédé le 13 mars 2005 à la suite d’un infarctus à l’âge de 36 ans.

Le président tunisien Moncef Marzouki annoncera officiellement mardi la journée nationale de la cyberliberté et décorera la famille de Zouhair Yahyaoui.

“Je suis heureuse que le gouvernement se soit rappelé de mon fils et qu’enfin son pays lui rende hommage! Je suis fière du sacrifice de Zouhair qui n’avait qu’un seul rêve: voir la Tunisie libre et démocratique”, a déclaré à l’AFP sa mère Khadija.

“Mon fils ne dormait presque pas, restant devant son ordinateur pour dénoncer ouvertement la corruption et la répression du régime Zine El Abidine Ben Ali”, a-t-elle poursuivi.

“C’est la moindre des choses qu’on puisse faire pour lui. Zouhair mérite un hommage au niveau international puisque il était le premier internaute à être torturé”, a estimé sa soeur Kalthoum.

La famille de Zouhair avait souffert durant des années de la répression du président déchu Zine El Abidine Ben Ali. Ses cinq soeurs et ses deux frères avaient été interdits de travail, a affirmé Mme Yahyaoui.

Fondateur d’un journal satirique en ligne “TuneZine” et écrivant sous le pseudonyme “Ettounsi” (Le Tunisien), Zouhair avait été le premier à publier une lettre adressée à Ben Ali pour dénoncer le fonctionnement de la justice.

Il avait été condamné en 2002 à deux ans et six mois de prison où il avait été torturé à maintes reprises. Ce cyberdissident avait fait trois grèves de la faim pour protester contre ses conditions de détention.

Libéré fin 2003, il est décédé d’un infarctus le 13 mars 2005.

L’organisation mondiale Reporters Sans Frontières (RSF) avait proposé à Zouhair Yahyaoui d’être son correspondant en Tunisie. Le jeune homme s’était vu décerner en juin 2003 à Paris le Prix Cyberliberté.