Bras stratégique et logistique de l’exportation tunisienne, le Centre de Promotion des Exportations réfléchit aux moyens d’améliorer ses performances et, partant, la contribution de ce secteur à l’accélération de la croissance économique.
Aux commandes depuis bientôt trois ans du Centre de Promotion des Exportations (Cepex), Abdellatif Hamam n’a pas attendu que les gouvernements de transition successifs post 14 janvier 2011 lui demandent de revoir sa copie –c’est-à-dire de réfléchir sur la manière d’améliorer l’organisation et le fonctionnement et, partant, les performances de la structure qu’il dirige- pour lancer la réflexion sur le chantier de la transformation.
Car il était clair aux yeux d’Abdellatif Hamam que pour satisfaire les demandes d’emplois aujourd’hui exprimées avec force par les quelque 700.000 chômeurs et de plus grande justice économique et sociale mises en avant bruyamment depuis le 14 janvier 2011 par les régions défavorisées, l’économie tunisienne va devoir accroître son rythme de croissance et, pour cela, appuyer sur l’accélérateur des secteurs capables d’y contribuer. Et il n’échappait pas au président-directeur général du Cepex que l’exportation étant le principal moteur de la croissance économique en Tunisie, son organisation allait fort logiquement se trouver en première ligne de la bataille pour une croissance économique plus soutenue.
L’actuel gouvernement étant en train de préparer son programme économique, Abdellatif Hamam veut que le Cepex soit «prêt à faire des propositions» le moment venu.
A cet effet, ce diplômé du Cycle Supérieur de l’Ecole Nationale d’Administration (ENA) de Tunis –qui, avant son arrivée au Cepex en juin 2009, a fait l’essentiel de sa carrière aux côtés de Mohamed Ghannouchi, au ministère de la Coopération internationale et de l’Investissement extérieur, puis au Premier ministère- s’est attelé à «développer la capacité d’écoute et d’innovation et à créer les ressorts internes pour que le Cepex soit porteur d’un projet de modernisation».
Abdellatif Hamam a ensuite lancé une réflexion tous azimuts portant sur un grand nombre d’axes. Soulignant que l’important pour lui est d’«assurer, rassurer et donner une ambition», le p-dg du Cepex indique que cette réflexion porte sur certaines idées dont celle d’une éventuelle fusion avec la FIPA, l’agence en charge du développement de l’investissement étranger en Tunisie.
Ensuite, sur la base d’un benchmarking mené avec Ubifrance, l’alter ego français du Cepex, les cadres de cette organisation se sont d’abord demandés si une organisation comme la leur «tournée exclusivement vers l’exportation est viable».
La question se pose d’autant plus qu’un autre modèle est en vigueur dans d’autres pays. En Suède, par exemple, le Conseil du Commerce extérieur «aide à la fois les exportateurs à exporter et les importateurs à mieux importer», souligne le patron du Cepex.
Une autre question clef est celle de la manière d’aborder les marchés. Pour Abdellatif Hamam, on doit cesser de raisonner exclusivement en termes de vente, mais mettre en place des «stratégies de proximité avec les marchés cibles», en disant clairement à nos interlocuteurs que notre objectif est de «faire du business» avec eux; c’est-à-dire de leur vendre nos produits et de leur acheter les leurs.
(A suivre)