à Bâle (Photo : Sebastien Bozon) |
[15/03/2012 11:20:15] GENEVE (AFP) La première banque suisse UBS a réduit de 40% le montant des bonus attribués à ses traders et ses cadres au titre de son exercice 2011, en raison de la forte baisse de sa rentabilité, selon son rapport annuel sur les rémunérations mis en ligne jeudi.
UBS y consacrera 2,6 milliards de francs suisses (2,1 milliards d’euros).
En banque d’investissement, où les performances d’UBS ont souffert des opérations non autorisées d’un trader londonien, la réduction des rémunérations variables atteint environ 60%, a précisé le groupe dans ce document.
En outre, la moitié des bonus attribués un an plus tôt aux cadres dirigeants de cette activité ont été supprimés, précise UBS, qui insiste désormais pour que ses performances financières s’inscrivent dans la durée.
Un de ses employés, Kweku Adoboli, avait été arrêté le 15 septembre à Londres, pour être à l’origine d’opérations ayant coûté 2,25 milliards de dollars (1,7 milliard d’euros) à la banque suisse.
Dans les autres divisions, “où les performances ont été plus robustes”, la réduction du montant des bonus est moindre, assure la banque.
L’établissement zurichois a enregistré l’an dernier un chute de 44% de son bénéfice net à 4,2 milliards de francs suisses (3,5 milliards d’euros).
L’activité de banque d’affaires, en perte sur le seul dernier trimestre, explique quasiment à elle seule la dégradation de la rentabilité d’UBS.
Si les salariés sont soumis à un régime sévère, les sanctions sont moins sévères pour les hauts dirigeants qui n’ont réduit que de 23% le montant global de leurs rémunérations variables à 70,1 millions de francs suisses.
UBS souligne toutefois qu’un minimum de 76% de ce montant est à paiement différé et peut être en partie repris pendant cinq ans, en cas de contreperformance. En outre, 60% du montant est payable en actions.
Les 24% de bonus pouvant être versés immédiatement en numéraire sont plafonnés à un maximum de 2 millions de dollars ou de francs suisses.
Le directeur général Sergio Ermotti a été rémunéré l’an dernier 6,4 millions de francs suisse, dont 4,6 millions sous forme variable. Son prédécesseur Oswald Grüebel, qui a pris la responsabilité de la fraude et a démissionné, n’a pas reçu de bonus.
UBS rappelle que, au dela d’une rémunération globale annuelle de 250.000 dollars (ou francs suisses), tous les bonus sont désormais payables à 60% sous forme d’action bloquées pendant trois ans et peuvent être repris en cas de pertes.