à Lyon lors du salon de la robotique (Photo : Jean-Philippe Ksiazek) |
[15/03/2012 12:42:07] LYON (AFP) Professeur d’anglais, danseur de hip-hop ou aspirateur, le robot de service a investi le quotidien et se développe désormais dans l’assistance aux personnes dépendantes, l’une des tendances fortes de la deuxième édition d’InnoRobo, le salon de la robotique qui se tient à Lyon.
Pour sa deuxième édition, le salon qui a coûté 500.000 euros, a doublé sa surface et accueille près de 120 exposants et une centaine de robots.
Si seules quatre nationalités étaient représentées en 2011, 14 pays sont présents cette année dont des Coréens, Japonais et Chinois.
Forte d’un marché annuel de plus de 10 milliards de dollars (7,7 milliards d’euros), estimée à une centaine de milliards dans seulement 10 ans, la robotique a quitté les laboratoires et les livres de science-fiction pour entrer dans les maisons.
écoutent des explications concernant un robot, le 14 mars 2012 à Lyon au Salon de la robotique InnoRobo (Photo : Jean-Philippe Ksiazek) |
Ces machines sophistiquées tendent même à améliorer la vie des personnes dites “dépendantes”, grâce par exemple à un bras articulé capable d’attraper une pomme, ou à un robot domestique de la taille d’un enfant qui se déplace, vous signale quand prendre vos médicaments et envoie même des sms à votre médecin.
“Ce n’est que dans les légendes que le robot remplacera l’homme, en revanche dans la vie de tous les jours, il peut l’accompagner”, déclare à l’AFP Bruno Bonnell, créateur du salon et directeur de la société Robopolis qui développe, entre autres, des robots aspirateurs.
Pour un coût de 28.000 euros et une durée de vie de 8 ans, “Jaco”, un bras articulé de 5 kilos en fibre de carbone, est un exemple d’assistant. Sous l’oeil intrigué des visiteurs du salon, il prend une bouteille, verse son contenu dans un verre, la repose, puis attrape une pomme.
“On l’utilise pour la réadaptation. Il se pose facilement sur un fauteuil roulant et apporte une aide pour se raser, faire le café ou donner des caresses à son chien”, explique François Boucher, directeur de développement à Kinova, société basée à Montréal.
“Mettre la robotique au service de l’homme qui a besoin de mouvement, c’est le présent. L’avenir, c’est surtout de faire accepter son utilité par les +rembourseurs+ (mutuelles, Sécu…) car cela reste onéreux”, poursuit-il.
A quelques stands de là, d’autres bras et jambes articulés sont en démonstration pour améliorer les gestes quotidiens: s’asseoir, se lever, attraper un objet ou se déplacer.
InnoRobo, le salon de la robotique (Photo : Jean-Philippe Ksiazek) |
Plus loin, la peluche thérapeutique “Paro”, développée par le laboratoire japonais AIST, attend qu’on la prenne dans ses bras. Ce bébé-phoque truffé de capteurs est présenté comme un animal de réconfort capable d’aider en cas de maladies neuro-dégénératives comme Alzheimer, car il réagit comme “un vrai” aux gestes et attentions.
“Il y a 800 millions de personnes de plus de 65 ans dans le monde et cela va augmenter. Il s’agit trouver des solutions pour ne pas isoler ces personnes socialement”, pointe Vincent Dupourqué, directeur de Robosoft, spécialisé dans l’assistance physique et cognitive.
“La robotique de service est une filière émergente. L’aide à la personne et la chirurgie assistée sont déjà une réalité économique”, analyse Laurent Souef de l’Agence régionale du développement et de l’innovation (Ardi), qui dénombre quelque 50 entreprises liées à ce marché en Rhône-Alpes.
Cette tendance plus sociale de la robotique peine néanmoins à détrôner les robots aspirateurs, tondeuses à gazon ou humanoïdes qui courent et chantent, faisant se déplacer les fans de technologies à InnoRobo, qui se tient jusqu’à vendredi.