Terres rares : pas de risque de guerre commerciale sino-occidentale, selon l’OMC

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à destination du Japon, en cours de chargement dans le port chinois de Lianyungang, le 5 septembre 2010

[16/03/2012 09:12:42] TOKYO (AFP) Le directeur général de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), Pascal Lamy, a jugé très peu probable que le litige sino-occidental à propos des terres rares dégénère en guerre commerciale.

“Depuis que l’Organe de règlement des différends a été créé, aucun litige n’a tourné à la guerre commerciale”, a souligné M. Lamy vendredi, lors d’une conférence de presse à Tokyo où il effectue une visite.

“Je n’ai aucune raison de penser que ce cas sera différent”, a-t-il ajouté.

Les Etats-Unis, l’Union européenne et le Japon ont déposé une plainte mardi devant l’OMC contre la Chine, qu’ils accusent de restreindre ses exportations de terres rares, des minerais indispensables à l’industrie.

“Les gros titres sur les guerres commerciales marchent mieux que ceux sur les frictions. Mais ils ne correspondent pas à la réalité jusqu’à présent”, a poursuivi le numéro un de l’OMC.

M. Lamy, qui a rencontré plusieurs responsables japonais dont le Premier ministre, Yoshihiko Noda, a toutefois refusé de se prononcer sur le fond de l’affaire.

“Quand une question est posée sur une affaire en cours, le directeur général de l’OMC se tait”, a-t-il justifié.

Les puissances industrielles affirment que la Chine, qui fournit 97% des besoins mondiaux en terres rares et dispose de 35% des réserves accessibles, fait bénéficier ses industries nationales d’un avantage indu en la matière.

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à Davos (Photo : Eric Piermont)

Elles prétendent que Pékin réduit volontairement ses exportations de ces métaux indispensables à la fabrication de produits technologiques aussi variés que les ampoules LED, les systèmes de motorisation hybride des voitures, les téléphones portables ou les éoliennes.

La Chine a fixé des quotas d’exportation de 30.000 tonnes pour 2012, autant qu’en 2011. Mais en 2011, ses exportations de terres rares ont à peine atteint la moitié des quotas.

M. Lamy a jugé logique que des frictions apparaissent entre la Chine, adhérente récente à l’OMC, et ses partenaires commerciaux. “C’était prévisible. Plus le volume des échanges augmente, plus le risque de querelles s’élève”, a-t-il noté.

Dans une autre affaire, Pékin a été condamné le 30 janvier par l’OMC pour avoir restreint des exportations de matières premières comme la bauxite, le zinc, le charbon à coke et le magnésium, à l’issue d’une procédure lancée en 2009 par les Etats-Unis, l’Union européenne et le Mexique.