Huez. (Photo : Jean-Pierre Clatot) |
[16/03/2012 10:20:16] L’ALPE D’HUEZ (Isère) (AFP) Fixer une mini-caméra embarquée sur un casque, un ski ou un VTT afin de se filmer dans les conditions les plus extrêmes fait fureur parmi les sportifs, qui s’en servent pour partager leurs exploits sur les réseaux sociaux.
“C’est une explosion depuis cet hiver. On est passé d’une vente par semaine à une par jour, quand ce n’est pas deux ou trois”, se réjouit André Blanc, moniteur de ski et vendeur de caméras à la station de l’Alpe d’Huez (Isère).
Détrôné le bon vieux caméscope de papa, la mini-caméra embarquée, légère, étanche, simple d’utilisation et pas plus grande qu’un paquet de cigarette est désormais le gadget indispensable des adeptes de sports plus ou moins extrêmes.
Juchée telle une lampe frontale sur le casque d’un skieur, elle permet à ce dernier de faire revivre sa descente avec le maximum de frissons. Vendue avec différents types de fixation, elle peut être accrochée presque partout: au bout d’un ski ou d’un surf, sur un bâton, ou un baudrier ou encore pendue à la voile d’un parapente.
La caméra la plus connue, fabriquée par l’américain GoPro, dispose d’un grand angle de 170°, favorisant les vues de très près comme le visage de l’utilisateur, et d’une grande profondeur de champ, pour filmer le paysage alentour.
Huez. (Photo : Jean-Pierre Clatot) |
“C’est une caméra passe-partout qui permet de filmer n’importe où, quelles que soient les conditions et le sport que vous faites”, s’enthousiasme, Laurent, vendeur au Vieux Campeur, qui ne part jamais sans elle en randonnée.
“C’est incroyable, quand ils ont sorti ça, j’en revenais pas”, approuve Antoine Boisselier, réalisateur de documentaires de sports extrêmes.
“Avant, ça pesait un kilo, il fallait une minerve pour filmer avec”, se souvient-il.
Dans son film Queyrataka (http://vimeo.com/30537181), projeté en novembre aux Rencontres du cinéma de montagne de Grenoble, Antoine Boisselier distille des images saisissantes de descentes en speed-riding, un sport alliant parapente et ski.
“C’est un super outil pour filmer au coeur de l’action. C’est adapté à des conditions extrêmes, à la neige, à l’eau et on peut aller un peu partout avec”, dit-il.
Vendue à un prix relativement abordable (entre 150 et 350 euros, selon la qualité du matériel), la mini-caméra embarquée devient un accessoire de moins en moins élitiste.
Huez. (Photo : Jean-Pierre Clatot) |
“C’est un vrai phénomène, tout le monde se filme avec pour une descente à ski, un vol en parapente”, dit Antoine Boisselier.
“Ca s’est tellement démocratisé qu’il y a énormément de films de mauvaise qualité” sur les sites de partage de vidéo comme YouTube ou Dailymotion, tempère-t-il aussi.
Le gadget est même de plus en plus utilisé par des professionnels de la montagne, guides ou moniteurs de ski, qui en font un outil pédagogique pour montrer à leurs clients les progrès réalisés.
Même les secouristes y ont recours: “Pour faire des films qu’on montre au grand public, aux jeunes, ou à l’administration, qui ne sait pas du tout ce qu’on fait”, déclare Christian Lichaire, CRS secouriste à Courchevel, en Savoie.