Tunisie – Emploi : Plus de transparence et moins de corruption

emploi-ind-1.jpg«Si la corruption n’est pas éradiquée, on ne pourra jamais résoudre la problématique du chômage», lance Mongi Hedhiri, représentant de l’Association des jeunes privés de travail. «On demande la transparence des concours, la restructuration de l’administration, la justice pour ceux qui ont été injustement exclus», ajoute-t-il lors du séminaire régional sur l’emploi pour le Nord-est, tenu jeudi 15 mars 2012 à l’UTICA.

A noter que la manche d’une série de séminaires, la première s’étant tenue à Sousse, pour débattre de la problématique de l’emploi, en préparation du congrès de l’emploi qui se tiendra le 27 avril prochain. Ils concernent les gouvernorats du Grand Tunis, Zaghouan, Bizerte et Nabeul. L’idée est de recueillir des propositions des différents acteurs politiques, économiques et sociaux dans les régions. La prochaine semaine, c’est la région du Nord-ouest et Sfax qui accueillera des séminaires similaires.

Diagnostic urgent…

Le débat assez houleux, en partie à cause de la répartition du temps de parole –l’apprentissage de la démocratie n’est jamais simple. Abdelwaheb Mâater, ministre de la Formation professionnelle et de l’Emploi, a eu du mal à gérer les interventions des participants.

L’emploi est encore «la bête noire» des Tunisiens. Le taux de chômage, qui avoisine les 18%, donne une idée sur les enjeux auxquels fait face le gouvernement actuel pour résorber la masse de chômeurs -plus de 750.000, selon les dernières statistiques. Il est vrai que cette problématique ne pourra être résolue dans l’immédiat. «La responsabilité du gouvernement maintenant est de faire un diagnostic urgent et promulguer des mesures urgentes. Il faudra accélérer le pas pour donner de solutions urgentes», exige Noureddine H’mila, représentant du Parti Démocratique Progressiste. Il ajoute que la problématique de l’emploi n’est pas momentanée, d’où la nécessité de concevoir une vision claire et stratégique pour le plein emploi.

Programme Amal…

Concernant le programme Amal, il y a unanimité sur la nécessité de maintenir la subvention, promulguée par l’ancien gouvernement provisoire. «Cette subvention est très importante pour les chômeurs. Pour chercher de l’emploi et se présenter aux concours, ils ont besoin d’argent pour se déplacer, pour acheter des timbres, pour imprimer leurs documents, etc. La supprimer serait une grande erreur», affirme Hanen Hamdi, représentante de la Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme à Ben Arous.

D’un autre côté, certains intervenants ont focalisé sur l’importance du secteur agricole qui reste marginalisé. Mohamed Ayari, représentant du parti Ennahdha à Zaghouan, parle de la réactivation du cahier des charges des sociétés agricoles, ce qui permettrait de créer une dynamique économique dans les régions et résorber une partie des chômeurs. Pour Salah Dridi, représentant du Nouveau parti destourien à Bizerte, les jeunes ne s’intéressent pas à travailler dans le secteur agricole, à cause d’un manque d’encouragement et d’intérêt de la part des autorités de tutelle, appelant à l’urgence de restructurer ce secteur.

De la transparence…

Pour ce qui est des concours d’entrée à la fonction publique, Mehdi Ammar, représentant du Congrès pour la République, souligne qu’il est impératif de renforcer la transparence et de publier les critères de sélection avec les résultats définitifs ainsi que l’éradication de la corruption, cause de tous les maux que connaît la Tunisie.

De son côté, le représentant de l’association des privés de travail a indiqué qu’il est nécessaire de réviser le Code de travail et d’évaluer la mission des bureaux d’emploi. «Le bureau d’emploi se réduit à un bureau d’ordre. Ce n’est pas ce que nous voulons. Il faudrait encadrer davantage les demandeurs d’emploi et les introduire sur le marché du travail. Nous demandons plus de prérogatives pour le bureau d’emploi», appelle-t-il.

Pour le membre de l’Assemblée Nationale Constituante, Imed Hammami, la restructuration doit concerner le ministère de l’Emploi lui-même. Il signale qu’il est indispensable de consacrer l’adéquation entre les créations et les demandes d’emploi. Ajoutons à cela, la mise à jour des banques de données, la mise en place des logiciels adéquats pour faciliter la gestion des demandes d’emploi.

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