La profession dans son ensemble doit analyser et définir les acteurs et les entreprises qui doivent rendre des comptes sur leurs pratiques pendant l’époque «mauve».
Organiser un processus de réconciliation nationale sur l’information se basant sur un travail de justice transitionnelle.
Séparer le traitement de trois domaines de l’information contemporaine, à savoir la presse écrite, la presse audiovisuelle et la presse électronique, quitte à imaginer une structure nationale globale de l’information et de la communication.
Soutenir les différents acteurs de la profession dans son ensemble à s’organiser en syndicats indépendants selon chaque corps de métier pour les journalistes et les techniciens de l’audiovisuel et l’électronique et selon les entreprises pour les patrons de presse, afin de faire émerger une représentativité acceptée par tous les intervenants sur tous les dossiers éthiques, professionnels ou matériels.
Créer, selon les meilleures pratiques internationales, un «Conseil de la presse» qui sera géré par la profession de façon paritaire (journalistes, entreprises de presse et pouvoirs publics) et qui se chargera d’organiser le domaine de la presse écrite dans tous es détails…
Créer de manière similaire un Conseil de l’audiovisuel et un autre Conseil de la presse électronique et qui formeront ensuite, avec le Conseil de la presse, l’autorité nationale de régulation de l’information et de la communication, selon les meilleures pratiques internationales (la CSA française, le Press Council anglais ou encore la FCC américaine, sont des exemples parmi d’autres).
Imaginer un mécanisme de partage transparent de la publicité publique et des aides de l’Etat à la presse qui sera géré aussi de manière paritaire et qui sera soumis au contrôle de la Cours de Comptes pour toutes ses décisions…
Instituer le droit à l’information comme un droit fondamental de tout citoyen tunisien dans la Constitution et décréter l’obligation faite aux pouvoirs publics de préserver la pluralité rédactionnelle de la presse et de traiter les entreprises de presse publiques et privées comme «entreprise d’utilité publique» avec ce qui en découle comme privilèges fiscaux et autres…
Créer un organisme paritaire entre les entreprises de la presse écrite et les représentant du patronat pour la vérification de la diffusion à la manière de l’OJD (Office de Justification de la Diffusion), et ceci afin de mieux organiser dans la transparence toutes les pratiques de ventes et d’achat d’espaces publicitaires basés sur des informations neutres, fiables et acceptées par tous.
L’organisme en question peut servir de modèle pour une institution similaire de mesures d’audiences pour la presse audiovisuelle dont le pays a également besoin.
Statuer publiquement, par une commission parlementaire indépendante, sur l’état de la distribution des journaux aujourd’hui dans le Grand Tunis et à l’intérieur du pays, situation pas très orthodoxe et avec des pratiques non transparentes -pour ne pas dire pratiques frauduleuses- qui peuvent tomber sous les coups de la loi. D’autres parts, inciter les entreprises de presse écrite à une prise en charge collective de la fonction de diffusion selon un modèle dans les bonnes pratiques internationales comme celui des NMPP (Nouvelles Messageries de la Presse Parisiennes) en France.
Revoir à travers des Etats généraux de l’information et de la communication tout le processus de formation en journalisme, en communication et en multimédia dans le pays en associant à cette réflexion les professionnels à côtés des syndicats du secteur et des spécialistes universitaires.