édié aux réservations en Chine (Photo : Andrew Ross) |
[17/03/2012 09:41:44] PARIS (AFP) Qu’ils restent près de chez eux ou voyagent au bout du monde, les vacanciers organisent de plus en plus leurs séjours tout seuls, conséquence directe de l’internet devenu le lieu de tous les possibles et le royaume du système D, a fortiori à l’heure des tablettes et smartphones.
“La plus grande agence de voyage du monde aujourd’hui, c’est internet: partout, 7 jours sur 7, 24 heures sur 24. Avec la particularité qu’elle est dans votre poche avec votre téléphone portable”, ou dans votre sac avec une tablette, dit à l’AFP le délégué général de la Fevad, la Fédération de l’e-commerce et de la vente à distance, Marc Lolivier.
L’internet a permis une diversification de l’offre de billets et voyages et transformé les pratiques de repérage et les actes d’achat des consommateurs, férus de bonnes offres.
Si le Salon mondial du tourisme à Paris, qui se tient de jeudi à dimanche, a l’espoir de relancer une activité tendue depuis trois ans pour les tour-opérateurs et agents de voyage, notamment à cause du printemps arabe qui a fait s’effondrer en 2011 des destinations phare de séjours à forfait comme l’Egypte ou la Tunisie, tout va bien en revanche du côté des vacances en ligne.
Le voyage est ainsi devenu le plus important marché de l’e-commerce en France, à la fois en terme de pénétration – plus d’un internaute sur deux achète du voyage en ligne – et en terme de valeur: les ventes ont grimpé à 12 milliards d’euros en 2011, en hausse de 14%, sur un total de 37 milliards pour l’e-commerce, selon le panel de la Fevad.
Et ce, qu’il s’agisse de sites “B to C” de billets ou séjours vendus directement au consommateur, ou “C to C” comme par exemple les locations entre particuliers ou les échanges d’appartements, tous en pleine croissance.
Avec l’arrivée des “silver surfers”, ces seniors acquis aux charmes de l’internet, la perspective générationnelle, qui faisait qu’au départ les utilisateurs étaient plutôt jeunes -mais aussi urbains, surdiplômés et masculins-, s’est peu à peu gommée.
île de Bali, en novembre 2011 (Photo : Sonny Tumbelaka) |
Aujourd’hui, un internaute sur cinq réserve sa location de vacances via l’internet. Et de plus en plus de consommateurs se concoctent sur le web des vacances sur-mesure, par commodité, parce que l’offre abonde, qu’ils croient en une addition ainsi allégée ou encore parce que l’achat malin comporte une dimension ludique. “On s’échange ensuite les conseils sur les réseaux sociaux ou dans les dîners”, souligne M. Lolivier.
Pour Josette Sicsic, qui dirige le magazine Touriscopie spécialisé dans la veille sociologique sur le secteur touristique, “le grand phénomène aujourd’hui de la tourist attitude, c’est l’autoproduction. Le tourisme n’est plus entre les mains des tour-opérateurs. Grâce aux plateformes internet, on fait ce qu’on veut. Une chambre chez l’habitant à Madagascar ? C’est possible”.
“Les gens savent se débrouiller, se fabriquer leurs vacances. Ils apprécient un séjour plus personnalisé”, selon Mme Sicsic.
Les sites de tourisme internet abondent, mais les navigateurs et autres outils internet aident à trier et repérer en images.
François Dupont, 51 ans, qui travaille dans la finance à Paris, en est adepte.
“Je suis parti avec ma famille trois semaines au Vietnâm et au Cambodge, j’ai tout organisé seul par internet, témoigne-t-il: l’avion, trois jours à Saïgon, une croisière sur le Mékong, un hôtel de charme à Phnom Penh, un Relais et Châteaux à Angkor, un autre avion pour Hanoï, une croisière en baie d’Along… Ce n’est pas compliqué !”.