Bras stratégique et logistique de l’exportation tunisienne, le Centre de
Promotion des Exportations réfléchit aux moyens d’améliorer ses performances et,
partant, la contribution de ce secteur à l’accélération de la croissance
économique. Notamment en termes d’organisation, de manière d’approcher les
marchés et de ressources humaines.
Une fois définie la mission du Centre de Promotion des Exportations
nouvelle
version, il faudrait en revoir l’organisation et déterminer les nouvelles
compétences à acquérir. «Une agence comme la nôtre peut-elle être une
bureaucratie, avec 10 agents à l’étranger et 150 localement?», s’interroge le
p-dg du CEPEX, Abdellatif Hamam. Qui, en guise de réponse, fait remarquer que
«dans les pays ayant réussi, c’est l’inverse qui se produit». En outre, 150
agents c’est peu. «Il en faudrait 200, voire plus et pas n’importe lesquels».
Soulignant que c’est là «l’un des acquis de la révolution», le patron du Cepex
ne cache pas sa détermination à désormais «recruter les meilleurs» et, pour
cela, à mettre en place une politique de rémunération permettant de les attirer
et de les garder.
Les employés du Cepex étant, selon leur patron, «les moins bien lotis» en termes
de rémunération et d’avantages, le chantier du statut a déjà été ouvert pour
«donner de la visibilité» à ceux qui voudraient travailler au sein de cette
institution.
Au Cepex on est également convaincu, aujourd’hui, que celui-ci «ne peut pas
rester dans la logique d’un placement d’une offre qui n’existe pas».
Abdellatif Hamam est convaincu que «pour développer l’offre», les entreprises tunisiennes
doivent s’installer dans les marchés cibles qu’elles traitaient jusqu’ici à
distance.
Dans ce domaine, un changement notable s’est déjà produit au niveau de
l’approche. D’abord, «nous ne travaillons plus sur les pays mais sur les marchés
qui peuvent regrouper deux pays ou plus, en partant de notre offre. A titre
d’exemple, les deux Congo (Kinshasa et Brazzaville) constituent deux pays mais
un seul marché», indique le patron du Cepex.
Sur le marché classique –France, Allemagne et Italie-, une idée largement
répandue voulait que l’exportation s’y déroule de manière quasi mécanique ne
nécessitant pas d’effort particulier. De ce fait, «on n’y faisait rien et le
fait de ne rien faire nous en fait sortir au profit d’autres».
Au Maghreb, l’Algérie et la Libye auront toujours une place «à part» sur le
radar du Cepex, mais le Maroc y figurera également. Dans la région du Golfe,
«les Emirats Arabes Unis, 4ème exportateur au monde de produits qu’il ne produit
pas, s’impose comme une plateforme». L’Arabie Saoudite ne sera pas non plus
oubliée.
En Afrique, l’accent sera mis sur «les pays à potentiel». Outre les deux Congo,
le p-dg du Cepex met dans ce groupe la Côte d’Ivoire, le Rwanda et l’Ethiopie.
Côté nouvelles destinations, la Russie –où une mission commerciale s’est rendue
en février dernier- présente un potentiel intéressant –notamment dans le
textile, l’agroalimentaire et le tourisme- qui ne sera pas négligé.