Des chiens mangent des croquettes (Photo : Francois Guillot) |
[20/03/2012 13:14:37] PARIS (AFP) L’Autorité de la concurrence a infligé des amendes totalisant 35,3 millions d’euros aux trois principaux fabricants de croquettes pour chiens et chats, pour avoir restreint pendant cinq ans la concurrence dans la distribution spécialisée au détriment du consommateur.
Entre 2004 et 2008, Nestlé Purina France (groupe Nestlé), Royal Canin (groupe Mars) et Hill’s Pet Nutrition (groupe Colgate-Palmolive), ont mis en place des pratiques tendant à limiter la concurrence au niveau des grossistes qui revendaient leurs aliments “secs” (croquettes, biscuits) pour chiens et chats, explique l’Autorité de la concurrence.
Ces grossistes vendaient à leur tour ces aliments à des distributeurs spécialisés, autrement dit à des animaleries, jardineries, magasins de bricolage, libre-services agricoles, éleveurs et vétérinaires, générant des surcoûts pour le consommateur final.
Ces pratiques ont été d’autant plus pénalisantes pour les acheteurs finaux, que les trois fabricants en cause représentaient à l’époque des faits 70% des ventes de croquettes pour chiens et chats dans la distribution spécialisée.
Et les différentes ententes mises en place ont concerné des produits “suscitant un investissement affectif de la part des consommateurs finaux, auxquels la fidélité aux marques confère un caractère vulnérable”, relève l’Autorité. La France compte environ 8 millions de chiens et 10 millions de chats.
Pendant cinq ans, deux de ces fabricants, Nestlé Purina Petcare France et Royal Canin, ont ainsi imposé à leurs grossistes les prix de revente des produits aux magasins spécialisés.
De même, ils ont limité le rayon d’action de chaque grossiste à une zone géographique précise, affaiblissant la concurrence entre différents grossistes pour des produits d’une même marque.
De clauses d’exclusivité pour certains produits ont également limité la concurrence.
Ces pratiques ont été “de nature à engendrer des surcoûts et donc des répercussions sur les prix pratiqués vis-à-vis des consommateurs finaux”, souligne l’Autorité.
Le troisième fabricant, Hill’s Pet Nutrition, s’est lui entendu avec ses grossistes-vétérinaires “pour interdire les exportations de ses produits hors du territoire français”, précise l’Autorité. Mais cette clause “n’a pas en fait été appliquée”.
L’Autorité a néanmoins accordé des réductions de sanctions de 18 à 20% aux trois fabricants, dans la mesure où ils n’ont pas contesté les griefs, et qu’ils ont pris des engagements sur leurs programmes de conformité aux règles de la concurrence.
L’amende de Nestlé s’élève au final à 19,04 millions d’euros, celle de Mars à 11,618 millions d’euros et celle de Colgate-Palmolive à 4,664 millions d’euros.
Depuis quelques années, les fabricants d’aliments pour animaux de compagnie ont développé des aliments secs haut-de-gamme (“premium” ou “super premium”) destinés à prévenir “certaines pathologies mineures de l’animal ou à répondre à des besoins physiologiques propres à chaque étape de sa vie”, explique l’Autorité de la concurrence.
Ces produits, commercialisés exclusivement dans les magasins spécialisés, chez les vétérinaires et les éleveurs, sont vendus à prix en moyenne 20 à 30% plus élevés que les aliments standard pour animaux, commercialisés eux dans les grandes surfaces alimentaires.