Deux ans ferme pour une arnaque pyramidale sur internet

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La balance de la justice (Photo : Jacques Demarthon)

[20/03/2012 14:39:41] PARIS (AFP) Un homme de 35 ans a été condamné mardi à Paris à cinq ans de prison, dont trois avec sursis, pour avoir escroqué plus d’un million d’euros à des particuliers en leur promettant sur internet des placements aux intérêts mirifiques sur le marché des changes.

La 12e chambre du tribunal correctionnel de Paris a également infligé à Ludovic Cocheteux une obligation d’indemniser la centaine de personnes qui ont été victimes de son arnaque en 2008 et 2009 et prononcé la saisie d’avoirs qui lui ont été confisqués à Hong Kong, en Espagne et au Maroc.

Arrêté en juin 2010 au Maroc, M. Cocheteux avait été extradé en octobre 2010 vers la France et écroué. Au vu de la détention provisoire qu’il a déjà accomplie, il ne devrait pas tarder à recouvrer la liberté.

“Le tribunal ne prononce pas de maintien en détention, mais vous avez trois ans au-dessus de la tête avec une obligation très sérieuse d’indemniser les parties civiles”, lui a déclaré la présidente de la chambre Sophie-Hélène Château.

Ludovic Cocheteux a été reconnu coupable d’avoir créé une “chaîne de Ponzi”, une forme d’escroquerie à laquelle Charles Ponzi, un Italien immigré aux Etats-Unis du début du XXe siècle, a donné son nom.

L’idée de ce montage est que les intérêts des premiers apporteurs de capitaux sont financés par les déposants successifs, et que les premiers investisseurs, mis en confiance par ces intérêts, servent de rabatteurs en parrainant de futures victimes. Jusqu’à ce que tout s’effondre.

Au total, M. Cocheteux a trompé plus de 95 Français et Belges pour les amener à verser des fonds sur un compte ouvert à la banque HSBC de Londres.

L’entreprise basée à Londres qu’il gérait, Eurowork, proposait via un site internet des placements mirifiques sur le marché du Forex (marché des changes), qui venait d’être ouvert aux particuliers, promettant des taux d’intérêt de 12% à 23% nets, voire 50% nets. Selon l’accusation, le préjudice total s’élève à plus de 1,1 million d’euros.

Mes Jean Tamalet et Julie Hollard, qui défendent des dizaines de victimes, ont salué une décision “équilibrée” avec “une dose d’humanité, même pour le coupable”, en observant que M. Cocheteux allait sortir de prison.

“Le sursis assorti d’une mise à l’épreuve lui met une terrible épée de Damoclès au-dessus de la tête car il a l’obligation d’indemniser les victimes”, a estimé Me Tamalet.

“S’il fait preuve de mauvaise volonté, nous serons obligés de saisir les autorités, de montrer le cas échéant qu’il ne respecte pas les conditions de sa remise en liberté et le sursis pourrait être révoqué”, a-t-il ajouté.

Lors de son procès, la présidente avait estimé que M. Cocheteux avait mis en place “une organisation très professionnelle”, mais ce dernier s’était défendu de toute intention “frauduleuse”.

En 2008 déjà, il avait été condamné pour fraude fiscale à la TVA dans le cadre d’une société de négoce automobile.

Cet homme qui, selon l’accusation, a d’ores et déjà dirigé au moins 13 sociétés, domiciliées en France, mais aussi aux Seychelles, au Panama, aux Iles vierges britanniques ou encore à Gibraltar, s’est également vu interdire mardi la gestion de toute entreprise pendant cinq ans.