Pour sa troisième visite en Tunisie depuis 2011, le ministre du Royaume-Uni chargé du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, s’est déplacé mercredi 14 mars 2012 à Sfax; un déplacement qualifié par beaucoup d’observateurs d’exceptionnel. Précisons également qu’outre le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, M. Burt est chargé des Affaires d’Asie de l’Est, de la lutte contre le terrorisme et la prolifération des armes, et les Affaires financières, des ressources humaines et de la diversité au Foreign Office and the Commonwealth.
A l’occasion de sa visite à Sfax, M. Burt a accordé un entretien exclusif à WMC au cours duquel il fait part de l’optimisme certain qui se concrétise par l’engagement du Royaume-Uni à soutenir la Tunisie.
WMC: Beaucoup ont vu dans vos différentes visites et celle effectuée par votre ministre des Affaires étrangères en Tunisie, après la révolution comme un soutien certain à notre pays. Concrètement, en quoi consiste ce soutien?
Alistair Burt: Ce qui s’est passé en Tunisie est remarquable car il a dépassé l’impact régional, et nous sommes très optimistes pour l’avenir de votre pays. Les élections se sont vite déroulées et surtout elles étaient libres et transparentes, ce qui prouve que la Tunisie est sur le bon chemin. Nous sommes confiants dans le futur de votre pays qui se développe dans le bon sens. Nous essayons de soutenir le processus vers la démocratie à travers le programme des accords de partenariat avec les pays arabes en transition démocratique comme la Tunisie, Egypte, la Libye et le Maroc avec une enveloppe de 100 millions de livre sterling dont 70 millions pour les projets économiques, le reste pour soutenir la société civile, ceci dans le cadre bilatéral. Mais il y a aussi l’aide dans le cadre multilatéral de l’UE et du G8, qui s’ajoute au soutien de la Grande Bretagne auprès des institutions financières internationales.
Nous intervenons dans trois grands volets: le développement politique, la bonne gouvernance et les médias, en plus du domaine économique.
Justement, quels sont les axes de ce soutien dans le domaine économique?
Avant d’énumérer les axes, je dois dire que nous assistions la Tunisie pour avoir le “Statut privilégié“ auprès de l’UE. D’autre part, nous pensons apporter notre soutien au secteur du tourisme. En 2010, 350.000 touristes britanniques avaient visité la Tunisie, et récemment lors de la visite de votre ministre du Tourisme (Elyes Fakhfakh, ndlr), nous avons discuté ensemble des mesures pour encourager nos ressortissons à venir en Tunisie. Nous leur présentons nos conseils pour choisir cette destination. Car, le secteur du tourisme est très important pour votre pays.
Pour l’énergie, il s’agit d’une activité est diversifiée. Et outre Petrofac et British Gaz, nous pensons développer aussi le secteur des énergies renouvelables comme l’énergie solaire. Il y a également l’infrastructure qui peut aider au développement de la Tunisie.
L’éducation n’est pas en reste, c’est un secteur à soutenir surtout dans les domaines techniques et de la formation professionnelle. Ce sont deux volets très importants pour l’emploi des jeunes.
L’industrie pharmaceutique, la santé où nous avons une grande expertise font partie des secteurs dans lesquels nous voulons aider la Tunisie.
En somme nous pouvons intervenir dans différents secteurs, mais pour moi ce qui est important, c’est de pouvoir rentrer au pays avec de bonnes nouvelles pour les entreprises britanniques, c’est-à-dire je pourrais dire que BG est en train de travailler et fait travailler et maintient les emplois. Quand les hommes d’affaires et les entreprises ont du succès, ils en parlent, ce qui pourrait attirer d’autres investissements en Tunisie.
Est-ce donc l’objet de votre visite à Sfax?
C’est facile pour un ministre d’être à la capitale et avoir des contacts avec les responsables politiques. Avant-hier (lundi 12 mars, ndlr), j’ai rencontré votre ministre des Affaires étrangères et celui de la Coopération internationale et de l’Investissement, ainsi que le président de la Constituante. Ce sont des contacts importants pour un ministre, mais pour mieux comprendre un pays, il vaut mieux aller à l’intérieur.
A Sfax, j’ai eu un entretien avec les responsables régionaux, une rencontre avec des hommes d’affaires de la région et j’aurais une réunion à El Jem avec des opérateurs touristiques. Et ma visite à British Gaz me permettra de comprendre le travail, ses projets d’avenir. Je sais que cette entreprise avait des difficultés pendant l’été dernier, je vais rassurer les responsables de cette entreprise, en leur disant qu’ils ont tout le soutien de notre gouvernement.
La lutte contre la prolifération des armes est parmi vos prérogatives au sein Foreign Office. Il se trouve qu’aujourd’hui les armes en Libye constituent un problème sérieux sur la stabilité de la région. Qu’en pensez-vous?
Effectivement, mais le gouvernement libyen est en train de faire beaucoup d’efforts dans ce sens ainsi que les pays de la zone, et nous suivons de près la situation et nous aidons les parties concernées pour lutter contre ce phénomène.