Monoprix : les Galeries Lafayette sont “vendeurs ou acheteurs”

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ésident du directoire des Galeries Layafette Philippe Houzé, le 25 novembre 2010 à Hong Kong (Photo : Ed Jones)

[21/03/2012 09:20:10] PARIS (AFP) Le groupe Galeries Lafayette est aussi bien acheteur de la participation de Casino que vendeur de sa propre participation dans leur coentreprise Monoprix, au prix de 1,35 milliard d’euros, a indiqué mercredi Philippe Houzé, président du directoire des Galeries Layafette.

Les deux partenaires, associés depuis quinze ans, sont en conflit ouvert sur la valorisation de 50% de Monoprix: 1,95 milliard d’euros, selon la Société Générale, conseil des Galeries Lafayette, 700 millions d’euros selon Rothschild, conseil de Casino.

“Nous, nous sommes indifféremment vendeurs ou acheteurs à un prix d’équilibre, que nous situons à la moyenne des évaluations, soit 1,35 milliard” d’euros, a déclaré M. Houzé dans un entretien au quotidien économique Les Echos.

“Si (le PDG de Casino Jean-Claude) Naouri estime que 50% de Monoprix ne valent que 700 millions environ, comme il l’a répété récemment, il devrait trouver que ce prix est une très belle opportunité pour les actionnaires de son groupe”, a relevé M. Houzé. “S’il veut nous cantonner à la position de vendeur, nous revenons naturellement à notre évaluation initiale de 1,95 milliard”.

Les deux groupes se sont mutuellement assignés en justice: les Galeries Lafayette pour obliger Casino “à respecter ses engagements dans le cadre du processus d’évaluation”, et Casino au sujet de la prorogation de M. Houzé à la présidence de Monoprix.

Selon Casino, cette fonction aurait du revenir à l’un de ses représentants à partir du 31 mars pour une période de trois ans.

“Nous verrons comment prospèrent ces assignations. En l’état, nous avons le temps devant nous”, a relevé M. Houzé. “Quant à mon mandat chez Monoprix, je vous confirme qu’il peut être prorogé jusqu’à quatre ans”.

En ce qui concerne l’activité du groupe Galeries Lafayette, qui a annoncé mardi un bénéfice net de 43 millions d’euros en 2011, pénalisé par sa filiale de crédit à la consommation LaSer Cofinoga, M. Houzé a indiqué avoir “de nombreux projets ambitieux”.

“Nous voulons investir dans la modernisation de nos magasins, dans notre croissance internationale et dans le développement de nos ventes par internet”, a-t-il précisé. “Pour les trois années à venir, nous prévoyons d’investir 850 millions d’euros, autofinancés, dont 240 millions pour Monoprix à hauteur de notre part”.

Selon lui, “Monoprix résiste bien et les grands magasins Galeries Lafayette (…) sont toujours des lieux attractifs pour nos différentes clientèles. Je note qu’à fin février 2012, les ventes de l’enseigne Galeries ont encore progressé de 8,4% en comparable et celles de Monoprix de 6,2%”.

Il a également indiqué que le magasin BHV de la rue de Rivoli, à Paris, “fait aujourd’hui l’objet d’une réflexion très approfondie pour adapter son offre à son environnement, la clientèle du Marais, et lui trouver une vocation porteuse”.

“Nous sommes sur le point de lancer une refonte importante centrée sur la mode et la décoration de la maison”, a précisé M. Houzé, évoquant un investissement de “plusieurs dizaines de millions d’euros” et des travaux qui devraient s’achever en 2015.

“Mais dès cette année, nous prévoyons une forte hausse du résultat”, a-t-il souligné.