[22/03/2012 04:10:58] SAN FRANCISCO (AFP) Le programme Google Maps a ouvert aux internautes mercredi les images de l’exploration de l’Amazonie réalisées l’année dernière par ses équipes, permettant de visiter sans bouger de chez soi de larges pans de cette région.
Les images filmées le long du Rio Negro au Brésil, en utilisant d’incongrus tricycles équipés d’un mat bardé de caméras pour prendre des vues à 360 degrés, permettent aux internautes de se transporter virtuellement sur les pistes, les voies d’eau et dans les villages de la région.
“Naviguez virtuellement le long du Rio Negro, et laissez-vous flotter sur les affluents, où la forêt est inondée”, invite la responsable du projet Amazonie pour le programme Google Street View, Karin Tuxen-Bettman, sur le blog du groupe.
“Promenez-vous dans un sentier de l’Amazonie, et voyez où les noix du Brésil sont cueillies”, continue-t-elle. “En regardant bien, vous pouvez même voir un animal de la jungle”, a-t-elle ajouté.
L’application permet notamment de visiter Tumbira, une ville amazonienne près de Manaus (nord du Brésil).
“Nous espérons que cette collection de Street View donnera accès à ce recoin particulier de la planète, que beaucoup d’entre nous n’auraient pas sinon l’occasion de découvrir”, a ajouté Mme Tuxen-Bettman.
“Nous sommes ravis d’aider tout le monde, chercheurs, scientifiques et explorateurs en fauteuil à travers le monde à apprendre plus de choses sur l’Amazonie et mieux comprendre comment les communautés locales aident à préserver cet environnement unique pour les générations futures”, a-t-elle dit.
Le projet avait été initié par la Fondation (brésilienne) Amazonie Durable (FAS), qui avait contacté en 2009 le service de cartes en ligne Google Earth avec un projet ambitieux: transférer le “Street view” -qui permet aux internautes d’explorer les villes du monde entier avec des images à 360°- dans la luxuriante forêt amazonienne.
“Nous voulons que le monde ne voie pas seulement l’Amazonie comme un endroit avec des plantes et des animaux (…) mais comme un lieu où habitent des gens”, avait expliqué l’été dernier le directeur exécutif de la FAS Virgilio Viana.
La FAS espère que le projet exposera les beautés de l’Amazonie mais fera aussi comprendre qu’on peut vivre en harmonie avec la forêt.
“La déforestation n’est pas le résultat de la stupidité, c’est une décision économique. Il faut que nous fassions en sorte que les habitants gagnent de l’argent en conservant la forêt”, avait plaidé M. Viana, avec l’écotourisme, la pêche et la gestion durable des forêts.
Les familles de la région vivaient de l’abattage illégal des arbres jusqu’à l’arrivée en 2007 de la FAS (en 2007), qui a fait de la zone une réserve écologique, expliquait aussi Maria do Socorro da Silva Mendonça, une habitante de Tumbira âgée de 40 ans qui n’avait jamais entendu parler de Google avant.
“Je trouve merveilleux que notre communauté, que personne ne connaît, même pas à Manaus (la capitale de l’État de l’Amazonas, nord-ouest) apparaisse comme ça”, s’exlamait-elle.