extraction du gaz de schiste, le 27 avril 2011 en Pologne (Photo : Janek Skarzynski) |
[22/03/2012 09:21:17] BUCAREST (AFP) Potentiellement riches en gaz de schiste, les pays d’Europe de l’Est sont divisés face à l’exploitation de cette source d’énergie non conventionnelle: du soutien total de la Pologne à l’interdiction par la Bulgarie de leur technique d’extraction controversée.
La fracturation hydraulique consiste à injecter à haute pression dans le sol d’énormes quantités d’eau additionnées de sable et d’additifs chimiques pour extraire le gaz.
Trois Polonais sur quatre se déclarent favorables aux projets d’exploration.
Selon un rapport de l’Institut national de Géologie (PIG), ce pays dispose de gisements exploitables évalués à 1.920 milliards de mètres cubes au maximum, estimation qui le place en troisième position parmi les pays européens riches en gaz, derrière la Norvège et les Pays-Bas.
Varsovie a délivré une centaine de concessions d’exploration, y compris à des géants tels que Chevron, Exxon Mobil et ConocoPhillips.
En Roumanie, Chevron dispose de concessions dans deux régions. Le Canadien Sterling Resources et le Hongrois Mol sont aussi sur les rangs.
En République tchèque, les sociétés britanniques Hutton Energy et Cuadrilla ont obtenu un aval pour des tests mais le ministre de l’Industrie Martin Kuba est sceptique quant à l’importance des gisements.
La Bulgarie a de son côté interdit en janvier la fracturation hydraulique et retiré à Chevron une première autorisation, évoquant “l’insuffisance de données garantissant la protection de l’environnement”.
Des milliers de Bulgares avaient manifesté à travers le pays, exprimant leurs craintes de voir la terre et les eaux souterraines empoisonnées.
Le géologue Mihai Saramet de l’Université roumaine de Iasi partage une partie de leurs inquiétudes, notamment sur le risque de provoquer des tremblements de terre par la fracturation mais estime que les risques pourraient être graduellement éliminés avec les progrès de la technologie.