Depuis la crise, un tiers des PME-PMI font voyager leurs cadres en low-cost

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éroport aux Etats-Unis (Photo : Paul J. Richards)

[22/03/2012 10:08:14] PARIS (AFP) Les PME-PMI ont revu leurs pratiques de voyages depuis la crise de 2008: le plafonnement des dépenses est devenu la règle et près d’un tiers privilégient l’aérien à bas prix pour les voyages en France et dans les grandes européennes, selon une étude American Express/Coach Omnium.

La crise a poussé les PME-PMI en France à se doter d’une vraie politique de voyages, ce que la moitié d’entre elles seulement avaient avant 2008. Aujourd’hui, c’est le cas pour 8 sur 10, indique cette étude publiée jeudi.

Les petites et moyennes entreprises (moins de 250 personnes), qui représentent 80% des dépenses de voyages d’affaires en France, affichent désormais “un vrai pragmatisme”, “privilégiant la simplicité et les coûts dans leurs choix”.

29% optent si possible pour des vols d’avion à bas prix. “Cela concerne les vols courts. Pour le long ou le moyen courrier, on prend les compagnies aériennes classiques”, dit à l’AFP Mark Watkins, le directeur de la société d’études Coach Omnium. La moitié des voyages des PME-PMI ont lieu en France, un quart en Europe et un quart en dehors.

84% optent pour un plafonnement des dépenses d’hébergement, majoritairement entre 50 et 150 euros.

Un voyageur sur deux fréquente les hôtels 3 étoiles, mais un quart des PME-PMI choisissent la classe économique (2 étoiles), “et ce, quelle que soit la fonction occupée au sein de l’entreprise”, souligne l’étude.

Quant aux budgets repas, ils sont souvent plafonnés eux aussi: au-dessous de 100 euros par jour dans trois quarts des PME-PMI, et même à moins de 25 euros par repas dans 23% des cas.

“Le plafonnement des dépenses ne se retrouve pas forcément dans les grands groupes”, souligne Mark Watkins.

A noter pour les voyages individuels que “la priorité est moins l’argent que le gain de temps”, ajoute-t-il.

“Ce qui nous a aussi surpris, c’est que 8 PME-PMI sur 10 ont des politiques de voyages plutôt drastiques mais qu’en même temps un quart disent +on a le souci du bien-être+”, relève M. Watkins.

Elles sont conscientes que “les déplacements d’affaires ne seront que plus efficaces et les voyageurs plus productifs s’ils sont considérés et bien traités”, souligne l’étude.

“Le bien-être est une notion devenue très importante”, renchérit Béatrice Hervieu, directrice de la communication chez American Express Voyages d’Affaires.

Qui voyage? Principalement les cadres dirigeants (90,4% des voyages des PMI-PME) et les cadres (67,9%). Pourquoi? Avant tout pour des réunions de travail, mais aussi beaucoup pour des visites de clients. Les formations et les conventions viennent ensuite.

La fréquence globale est en moyenne d’un voyage de deux jours tous les deux mois, mais bien plus souvent pour les cadres dirigeants et les commerciaux.

Le marché du voyage d’affaires en France est estimé entre 15 et 20 milliards d’euros par an.

Il avait été touché de plein fouet en 2009 par la crise, avec une chute allant jusqu’à 30% des budgets voyage et événementiel en France. La situation s’était progressivement améliorée entre l’été 2010 et l’été 2011, mais la tendance s’est retournée au second semestre 2011. Et 2012 a démarré dans la prudence.

Les PME comptent moins de 250 salariés, pour un chiffre d’affaires annuel inférieur à 50 millions d’euros ou un total de bilan n’excédant pas 43 millions d’euros, selon l’Insee. Elles représentent en France l’essentiel du tissu entrepreneurial.