à grande vitesse en gare de Madrid, en 2008 (Photo : Josep Lago) |
[22/03/2012 13:15:26] LISBONNE (AFP) Le Portugal, actuellement sous assistance financière internationale, va “définitivement suspendre” le projet de construction du TGV qui devait relier Lisbonne à Madrid en moins de trois heures, a annoncé jeudi le ministère de l’Economie.
Le TGV Lisbonne-Madrid, initialement prévu pour 2013, devait permettre de relier les deux capitales ibériques et raccorder le Portugal au réseau européen à grande vitesse.
Le gouvernement de centre-droit confirme ainsi sa décision de juin dernier, lors de sa prise de fonction, de suspendre le projet-phare du précédent gouvernement socialiste, au nom de la réduction de l’endettement public.
Cette annonce survient après que la Cour des comptes eut estimé que le contrat accordé au consortium Elos en mai 2010 pour la construction du premier tronçon de TGV, qui devait traverser le Portugal d’ouest en est sur une distance de 167 kilomètres de Poceirao à Caia (à la frontière espagnole), ne respectait pas le cahier des charges.
Emmené par Soares da Costa et Brisa, le consortium Elos intègre aussi l’espagnol ACS, les groupes portugais Lena, Bento Pedroso, Edifer, Zagope et l’américain Babcock & Brown, ainsi que les banques Millenium BCP et CGD (Caixa Geral de Depositos).
Jeudi le groupe Soares da Costa a annoncé qu’il envisageait de réclamer à l’Etat quelque 300 millions d’euros pour couvrir les investissements déjà engagés dans ce projet.
Le gouvernement entend étudier “en détail” la décision de la Cour des comptes “afin de défendre l’intérêt public et des contribuables portugais”, a indiqué le ministère de l’Economie dans son communiqué jeudi.
Cette décision doit “du point de vue du gouvernement, clore la polémique autour du projet du TGV, qui sera ainsi, définitivement suspendu”, précise le texte.
Troisième pays de la zone euro, après la Grèce et l’Irlande, à obtenir une assistance financière internationale, le Portugal a reçu en mai 2011 un prêt de 78 milliards d’euros en échange d’un programme de reformes, marqué par des mesures de rigueur sans précédent afin d’assainir ses finances publiques.
En matière de réseaux trans-européens, la priorité du gouvernement sera le fret ferroviaire à partir des ports de Sines (sud) et Aveiro (centre) afin de “favoriser la compétitivité et les exportations portugaises”, a précisé le ministère portugais.
Face à ces projets, “qui excluent la grande vitesse, le gouvernement portugais continuera de travailler avec l’Espagne, la France et les instances européennes”, assure toutefois le gouvernement portugais.