à Madrid, le 22 mars 2012 (Photo : Dominique Faget) |
[22/03/2012 15:23:07] MADRID (AFP) Des petits épargnants se sont rassemblés jeudi devant des dizaines d’agences bancaires de toute l’Espagne, indignés d’avoir acheté des actions préférentielles et autres produits complexes qu’on leur avait présentés comme étant des placements sûrs.
Au son des sifflets, tapant sur des casseroles, une cinquantaine de manifestants se sont rassemblés devant le siège de Bankia, la première caisse d’épargne du pays, à Madrid.
“Marre des abus des banques”, “Face aux banques, lutte pour tes droits”, pouvait-on lire sur les panneaux colorés qu’ils brandissaient.
“D’après le volume d’actions préférentielles émises sur le marché, nous estimons à 700.000 le nombre de personnes touchées en Espagne”, a indiqué à l’AFP Fernando Herrero, secrétaire général de l’Association des usagers des banques, caisses d’épargne et assurances (Adicae)
Selon lui, le profil type des particuliers qui ont placé une partie de leurs économies dans ces produits est celui d'”un petit épargnant qui en général n’a jamais investi dans des produits à risque.”
Frappées par la crise depuis 2008, plusieurs banques espagnoles ont eu recours à la ventes de participations préférentielles pour gonfler leurs fonds propres.
Offrant une rémunération généralement plus élevée que celle des dépôts à vue, les actions préférentielles sont définies comme étant des produits “complexes” par le gendarme boursier espagnol (CNMV).
Elles sont peu liquides, ne permettant pas à l’épargnant de récupérer son placement à n’importe quel moment.
Depuis 2008, “la banque doit tester les connaissances financières de l’investisseur” avant de lui vendre ce produit, explique la CNMV dans un communiqué.
Mais Fernando Herrero assure que les petits épargnants ont été trompés. “On leur disait qu’ils pouvaient récupérer leur argent en 48 ou 72 heures”, assure-t-il.
“Les investisseurs ont le droit de déposer leurs réclamations”, a indiqué à l’AFP une porte-parole de la CNMV.