à Rouen (Photo : Kenzo Tribouillard) |
[24/03/2012 18:06:15] PARIS (AFP) Les pannes dont ont été victimes les abonnés Free Mobile sont liées à des problèmes d’interconnexion entre le réseau du nouvel opérateur et celui d’Orange, notamment dus à l’intensité du trafic, mais aussi à l’utilisation massive de vieux téléphones 2G, selon le président de l’Arcep.
“Les incidents proviennent surtout de difficultés techniques liées à l’interconnexion entre les réseaux de Free et d’Orange”, a indiqué samedi le président de l’Autorité de régulation des télécoms, Jean-Ludovic Silicani, dans un entretien au Figaro.
Le réseau du 4e opérateur de téléphonie mobile a été affecté ces dernières semaines par plusieurs pannes, dont la dernière, mardi, avait empêché les communications entre 17H00 et 21H00.
Selon M. Silicani, “les deux parties ont sous-estimé à la fois le nombre d’abonnés et la quantité de trafic passant par le réseau d’Orange”.
Free Mobile et Orange ont signé un accord d’itinérance permettant aux abonnés du premier de passer par le réseau du second dans les cas où ils ne seraient pas couverts par le réseau de Free Mobile.
Selon les estimations de Bouygues Telecom, un des concurrents de Free, la clientèle de ce dernier atteindrait aujourd’hui 2,2 millions d’abonnés.
Mais les deux opérateurs n’ont également pas assez pris en compte le fait que “les offres à 2 euros de Free Mobile conduiraient les consommateurs à ressortir d’anciens téléphones utilisant le réseau 2G”, a-t-il ajouté, alors que les téléphones les plus récents utilisent le réseau 3G.
Or, cette utilisation est massive, puisque, selon M. Silicani, “aujourd’hui, près de la moitié des appels de Free Mobile sont en 2G, mais comme il ne dispose pas d’un tel réseau, ses clients utilisent celui d’Orange”.
M. Silicani souhaite, si cela est nécessaire, que les deux opérateurs puissent “s’entendre pour réaménager le contrat d’itinérance”.
“S’ils ne parviennent pas à se mettre d’accord, ils peuvent nous saisir et nous trancherons”, a-t-il souligné.
M. Silicani a également adressé un avertissement à Free, précisant que l’Arcep se réservait la possibilité de “lancer une procédure de mise en demeure” si elle estime que les investissements de la société pour déployer son réseau sont insuffisants.
Free s’est engagé à couvrir 75% de la population métropolitaine d’ici 2015. Actuellement son taux de couverture est de 27%, ce qui est conforme à son cahier des charges.