Soutien -mesuré- de l’Organisation mondiale du tourisme à la Tunisie

tourisme-interieur-1.jpgLe Jordanien Taleb Rifaî, secrétaire général de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), et David Scowsil, président du Conseil mondial du Tourisme et des Voyages, ont effectué une visite de “courtoisie“ en Tunisie. «Ce n’est pas aussi évident qu’on se réunisse ensemble sur une même place», indique M. Rifaî. Cette visite intervient à quelques jours de la tenue de la 6ème conférence internationale sur la gestion des destinations de l’OMT, prévue pour les 16 et 17 avril 2012 à Djerba.

Soutien…

On n’a voulu réitérer notre soutien à la Tunisie, à sa révolution et à sa démarche vers la démocratie. Ce qui explique sans doute que MM. Rifaî et Scowsil –le premier représentant le secteur public, et le deuxième le secteur privé– aient rencontré le président de la République Moncef Marzouki et le Premier ministre Hamadi Jebali, pour discuter de l’avenir du secteur touristique en Tunisie. «Nous soutenons davantage la Tunisie. Le poids du tourisme est considérable sur le plan mondial. Il emploie 8% de la population active mondiale, et concourt à hauteur de 9% au PIB mondial», précise M. Rifaî.

Mais la révolution tunisienne, qui a débarrassé le pays d’un dictateur, a eu un impact négatif sur la prestation du secteur. Ceci dit, Elyes Fakhfakh, ministre du Tourisme, estime que les données pour les deux premiers mois 2012 incitent, désormais, à l’optimisme. La preuve en est que le nombre de visiteurs a augmenté de 50% par rapport à 2011, quoiqu’en baisse de 11% par rapport à 2010. Ce qui a permis une augmentation de 8% des recettes par rapport à 2010. «Nous estimons que le nombre de touristes atteindra un million, soit la moitié du nombre enregistré en 2010 (2,2 millions)», affirme-t-il.

Libéralisation…

De son côté, M. Scowsil a indiqué que les discussions avec le gouvernement tunisien ont porté sur trois axes. Le premier concerne la libéralisation de l’aviation ou Open Sky, ce qui permettra d’encourager les compagnies aériennes à promouvoir davantage la destination Tunisie. Une question qui, selon M. Fakhfakh, va dans le bon sens. Il indique que les discussions vont reprendre dans les prochains mois.

Le deuxième axe concerne l’investissement dans le secteur. Sur ce point, le ministre souligne qu’il y a des intentions d’investissement au niveau local et étranger, en cours de discussion. Il cite le groupe Accor qui compte installer deux unités hôtelières et développer toute une stratégie de partenariat en Tunisie.

Le troisième axe a trait à la liberté de transport et/ou de voyage. M. Scowsil appelle à simplifier les procédures d’octroi de visa pour encourager davantage l’affluence de touristes. Pour M. Fakhfakh, cette question sera étudiée au cas par cas pour chaque pays.

Liberté…

Concernant la situation sécuritaire et son impact sur l’image du pays, le ministre affirme que la liberté d’expression doit être garantie pour tout groupe et toute obédience, dans le cadre du respect de la loi. L’image des groupes religieux montrée dans les médias locaux et étrangers leur donne plus ce qu’ils représentent, selon lui.

D’ailleurs, M. Rifaî estime que le nouveau visage de la Tunisie post-Révolution a son charme aux yeux de l’étranger. «Le monde nous respectera davantage tant qu’on respecte les libertés», souligne ce chevronné du secteur touristique. Pourvu que ça dure…

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