L’arrivée de Free Mobile n’en finit plus de faire des vagues

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éléphones mobiles dans une boutique Free (Photo : Kenzo Tribouillard)

[26/03/2012 16:23:51] PARIS (AFP) Free Mobile n’en finit plus de faire des vagues: déjà source de tensions entre le régulateur et Orange, les problèmes techniques récurrents du quatrième opérateur mobile français sont désormais dans le collimateur de l’association de consommateurs UFC-Que Choisir.

Le réseau de Free Mobile, 4e opérateur de téléphonie mobile lancé début 2012, a été affecté ces dernières semaines par plusieurs pannes, les 4, 14 et 21 mars, que l’association a constaté “comme tout le monde”, dit-elle.

Le président de l’association, Alain Bazot, a donc décidé lundi d’envoyer une lettre de mise en demeure à Free pour lui rappeler ses obligations de transparence et d’information, car les clients doivent savoir “à quel avenir est promis le fonctionnement du réseau”.

Quand un consommateur appelle le service client de Free, on lui répond juste “qu’il y a un problème de serveur, ou que dans les conditions générales il est dit que Free peut couper le réseau pour des mises à jour”, s’indigne l’association de consommateurs.

L’UFC-Que Choisir donne également 10 jours à l’opérateur, avant d’envisager un dépôt de plainte, pour qu’il explique comment il compte indemniser ses clients lésés. “Il a une obligation de résultat et le consommateur n’a pas à démontrer que l’opérateur est fautif”, a déclaré à l’AFP Alain Bazot.

“Le consommateur ne doit pas être pris en sandwich dans les démêlés entre Orange et Free”, s’insurge le président de l’association, alors que la responsabilité des pannes affectant les abonnés à Free suscite des tensions entre l’Arcep, régulateur du secteur, et Orange, lié au nouvel opérateur par un accord d’itinérance.

Le président de l’Arcep, Jean-Ludovic Silicani, a assuré samedi dans un entretien au Figaro que les pannes du réseau de Free “proviennent surtout de difficultés techniques liées à l’interconnexion entre les réseaux de Free et d’Orange”.

Orange a le jour même vertement décliné “toute responsabilité dans les dysfonctionnements” de Free. Furieux de se retrouver mis en cause, l’opérateur historique a menacé de suspendre son contrat d’itinérance avec Free “si des incidents sur le réseau de Free Mobile devaient affecter la qualité de service” de ses propres clients.

“Nous avons la possibilité de suspendre le contrat, mais une suspension ne veut pas dire une sortie unilatérale du contrat”, a tempéré lundi Orange.

Ce dernier n’a pas financièrement intérêt à mettre à exécution sa menace: l’accord d’itinérance, qui permet à Free de faire transiter ses communications sur le réseau d’Orange pour les zones qu’il ne peut lui-même couvrir, garantit à Orange de solides revenus sur le marché de gros, supérieurs au milliard d’euros.

Campé sur son mutisme, Free n’a souhaité faire aucun commentaire lundi, à la veille d’une réunion des équipes techniques des deux opérateurs qu’Orange a présentée comme un rendez-vous hebdomadaire “pas lié à l’actualité”.