âbles de fibre optique dans un immeuble parisien le 22 juillet 2010 (Photo : Bertrand Langlois) |
[26/03/2012 22:07:57] PARIS (AFP) La France peine toujours à prendre le tournant de la fibre optique avec un nombre d’abonnés qui reste bas, mais le modèle économique mis en place pour déployer cette technologie est adapté, affirme une étude de l’Institut de l’audiovisuel et des télécoms en Europe (Idate).
Cette étude a été réalisée pour le Centre d’analyse stratégique, institution d’expertise placée auprès du Premier ministre, qui en a tiré sept propositions rendues publiques mardi, préconisant notamment de “s’assurer de la réalité des engagements pris par les opérateurs” mais aussi de trouver de nouveaux revenus, par exemple du côté des géants du Net.
Fin 2011, la France comptait une “clientèle limitée” de 655.000 abonnés au très haut débit via la fibre optique, alors qu’un total de 5,9 millions foyers sont raccordables.
Cette “modestie” du taux de pénétration s’explique en partie par la bonne qualité du réseau de cuivre par lequel transite l’actuelle ADSL, qui fait que les usagers ressentent peu le besoin de basculer vers un abonnement très haut débit, souligne l’Idate.
Prenant en exemple des pays – Corée du sud, Japon, Suède – où le niveau de couverture en très haut débit et le nombre d’abonnés sont particulièrement élevés, l’étude estime qu’aucun d’entre eux ne peut être “considéré comme un modèle, tant les facteurs constitutifs de leur performance sont spécifiques”.
Passant en revue les différences de ces pays avec la France en termes de degré d’urbanisation, de prédominance de l’habitat collectif ou encore d’intensité de la concurrence, “il n’existe pas d’arguments permettant de conclure que le recours à d’autres mécanismes économiques aurait pu conduire, à ce stade, à un déploiement plus rapide”, estime l’Idate.
“Il n’y a donc pas de modèle économique qui s’impose à notre pays pour réaliser le déploiement de la fibre optique” et “il paraît plus efficace de recommander une certaine stabilité du cadre arrêté”, recommande-t-elle.
Pour le Centre d’analyse stratégique, il faut “assurer un suivi attentif de la réalité du déploiement et des engagements pris par les opérateurs, et définir, au besoin, de nouvelles mesures de régulation, y compris locales”.
Rappelant que “la coordination est délicate entre les opérateurs privés et les collectivités locales”, il recommande de “systématiser l’élaboration de schémas directeurs, mis à jour de façon rigoureuse”, afin de pouvoir disposer d’un tableau de bord de référence pour tous les acteurs.
Le Centre d’analyse stratégique estime également que les fonds prévus par le gouvernement pour le déploiement de la fibre optique “doivent être complétés par des ressources qui restent à définir”. Mais “l’essentiel de ces ressources ne peut avoir pour origine que les acteurs de l’internet eux-mêmes, opérateurs, fournisseurs de contenus, équipementiers, etc.”, tels Google ou Facebook, estime-t-il.
“En imposant une tarification aux fournisseurs de contenus, les fournisseurs d’accès internet peuvent espérer récupérer des revenus supplémentaires pour contribuer au financement des réseaux”, estime également de son côté l’Idate.